Voici une petite sélection des plus beaux poèmes d'amour de Joachim du Bellay. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner les poèmes les plus beaux et les plus connus en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs...
Ces cheveux d'or sont les liens Madame, Dont fut premier ma liberté surprise, Amour la flamme autour du cœur éprise, Ces yeux le trait, qui me transperce l'âme. Forts sont les nœuds, âpre, et vive la flamme, Le coup, de main à tirer bien apprise, Et toutefois j'aime,...
Ces cheveux d'or, ce front de marbre, et celle Bouche d'œillets, et de lis toute pleine, Ces doux soupirs, cette odorante haleine, Et de ces yeux l'une, et l'autre étincelle, Ce chant divin, qui les âmes rappelle, Ce chaste ris, enchanteur de ma peine, Ce corps, ce...
De grand' beauté ma Déesse est si pleine, Que je ne vois chose au monde plus belle. Soit que le front je vois, ou les yeux d'elle, Dont la clarté sainte me guide, et mène. Soit cette bouche où soupire une haleine, Qui les odeurs des Arabes excelle, Soit ce chef d'or,...
Fasse le ciel (quand il voudra) revivre Lysippe, Apelle, Homère, qui le prix Ont emporté sur tous humains esprits En la statue, au tableau, et au livre. Pour engraver, tirer, décrire, en cuivre, Peinture, et vers, ce qu'en vous est compris, Si ne pourraient leur...
La nuit m'est courte, et le jour trop me dure, Je fuis l'amour, et le suis à la trace, Cruel me suis, et requiers votre grâce, Je prends plaisir au tourment, que j'endure. Je vois mon bien, et mon mal je procure, Désir m'enflamme, et crainte me rend glace, Je veux...
Me soit amour ou rude, ou favorable, Ou haut, ou bas me pousse la fortune, Tout ce, qu'au cœur je sens pour l'amour d'une, Jusqu'à la mort, et plus, sera durable. Je suis le roc de foi non variable, Que vent, que mer, que le ciel importune, Et toutefois adverse, ou...
Ni par les bois les Dryades courantes, Ni par les champs les fiers scadrons armés, Ni par les flots les grands vaisseaux ramés, Ni sur les fleurs les abeilles errantes, Ni des forêts les tresses verdoyantes, Ni des oiseaux les corps bien emplumés, Ni de la nuit les...
Quand la fureur, qui bat les grands coupeaux, Hors de mon cœur l'Olive arrachera, Avec le chien le loup se couchera, Fidèle garde aux timides troupeaux. Le ciel, qui voit avec tant de flambeaux, Le violent de son cours cessera, Le feu sans chaud, et sans clarté sera,...
Qui a nombré, quand l'astre, qui plus luit, Jà le milieu du bas cercle environne, Tous ces beaux feux, qui font une couronne Aux noirs cheveux de la plus claire nuit, Et qui a su combien de fleurs produit Le vert printemps, combien de fruits l'automne, Et les trésors,...
Quand ton col de couleur rose Se donne à mon embrassement Et ton œil languit doucement D’une paupière à demi close, Mon âme se fond du désir Dont elle est ardemment pleine Et ne peut souffrir à grand’peine La force d’un si grand plaisir. Puis, quand s’approche de la...
Maintenant le vivre me fâche ; Et afin, Magny, que tu saches, Pourquoi je suis tant éperdu, Ce n’est pas pour avoir perdu Mes anneaux, mon argent, ma bourse ; Et pourquoi est-ce donques ? pour ce Que j’ai perdu depuis trois jours Mon bien, mon plaisir, mes amours. Et...
Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes les plus célèbres et les plus beaux de Joachim du Bellay, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables de ce poète en me basant sur mes préférences...
Sonnet XLII. Ce rusé Calabrais tout vice, quel qu'il soit, Chatouille à son ami, sans épargner personne, Et faisant rire ceux que même il époinçonne, Se joue autour du cœur de cil qui le reçoit. Si donc quelque subtil en mes vers aperçoit Que je morde en riant,...
Sonnet CII. On ne fait de tout bois l'image de Mercure, Dit le proverbe vieil : mais nous voyons ici De tout bois faire pape, et cardinaux aussi, Et vêtir en trois jours tout une autre figure. Les princes et les rois viennent grands de nature : Aussi de leurs...
Sonnet XCIII. Douce mère d'amour, gaillarde Cyprienne, Qui fais sous ton pouvoir tout pouvoir se ranger, Et qui des bords de Xanthe à ce bord étranger Guidas avec ton fils ta gente dardanienne, Si je retourne en France, ô mère idalienne, Comme je vins ci, sans tomber...
Sonnet CXV. Ô que tu es heureux, si tu connais ton heure, D'être échappé des mains de cette gent cruelle, Qui sous un faux semblant d'amitié mutuelle Nous dérobe le bien, et la vie, et l'honneur ! Où tu es, mon Dagaut, la secrète rancœur, Le soin qui comme une hydre...
Sonnet LXXXVII. D'où vient cela, Mauny, que tant plus on s'efforce D'échapper hors d'ici, plus le démon du lieu (Et que serait-ce donc, si ce n'est quelque dieu ?) Nous y tient attachés par une douce force ? Serait-ce point d'amour cette alléchante amorce, Ou quelque...
Sonnet LXIX. Pourquoi me grondes-tu, vieux matin affamé, Comme si Du Bellay n'avait point de défense ? Pourquoi m'offenses-tu, qui ne t'ai fait offense, Sinon de t'avoir trop quelquefois estimé ? Qui t'a, chien envieux, sur moi tant animé, Sur moi, qui suis absent ?...
Sonnet XCVIII. D'où vient que nous voyons à Rome si souvent Ces garces forcener, et la plupart d'icelles N'être vieilles, Ronsard, mais d'âge de pucelles, Et se trouver toujours en un même couvent ? Qui parle par leur voix ? quel démon leur défend De répondre à...