Voici une petite sélection des plus beaux poèmes d'amour de Stéphane Mallarmé. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner les poèmes les plus beaux et les plus connus en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs...
Le Faune:Ces nymphes, je les veux perpétuer. Si clair,Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'airAssoupi de sommeils touffus. Aimai-je un rêve?Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achèveEn maint rameau subtil, qui, demeuré les vraisBois même, prouve, hélas! que bien...
Mignonne, sais-tu qu’on me blâme De t’aimer comme je le fais ? On dit que cela, sur mon âme ! Aura de singuliers effets ; Que tu n’es pas une duchesse, Et que ton cul fait ta richesse, Qu’en ce monde, ou rien n’est certain, On peut affirmer une chose : C’est que ton...
Le noir roc courroucé que la bise le roule Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains Tâtant sa ressemblance avec les maux humains Comme pour en bénir quelque funeste moule. Ici presque toujours si le ramier roucoule Cet immatériel deuil opprime de maints Nubiles plis...
I Quelconque une solitude Sans le cygne ni le quai Mire sa désuétude Au regard que j'abdiquai Ici de la gloriole Haute à ne la pas toucher Dont maint ciel se bariole Avec les ors de coucher Mais langoureusement longe Comme de blanc linge ôté Tel fugace oiseau si...
Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes les plus célèbres et les plus beaux de Stéphane Mallarmé, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables de ce poète en me basant sur mes préférences...
Ô laveuse aux mignardes poses, Qui sur ta lèvre où rit ton cœur As le sang embaumé des roses Au pied d'enfants, à l'œil moqueur. Sais-tu, vrai Dieu ! que ta grand'mère T'aurait dû faire pour la cour Au temps où refleurit Cythère Sous un regard de Pompadour ? Lors, de...
Puisque ce soir, onze décembre Mil huit cent soixante-un, je n'ai Qu'à rouler le chapelet d'ambre D'un rêve cent fois égrené, Les pieds au feu, sans que m'égare Quelque bonnet blanc inconstant, Je vais avec ce blond cigare Allumer ma verve un instant. Et, tant que sa...
Ô rêveuse, pour que je plonge Au pur délice sans chemin, Sache, par un subtil mensonge, Garder mon aile dans ta main. Une fraîcheur de crépuscule Te vient à chaque battement Dont le coup prisonnier recule L'horizon délicatement. Vertige ! voici que frissonne L'espace...
Dans un de ces faubourgs où vont des caravanes De chiffonniers se battre et baiser galamment Un vieux linge sentant la peau des courtisanes Et lapider les chats dans l'amour s'abîmant, J'allais comme eux : mon âme errait en un ciel terne Pareil à la lueur pleine de...
Le noir roc courroucé que la bise le roule Ne s'arrêtera ni sous de pieuses mains Tâtant sa ressemblance avec les maux humains Comme pour en bénir quelque funeste moule. Ici presque toujours si le ramier roucoule Cet immatériel deuil opprime de maints Nubiles plis...
(Écrit à l'âge de 12 ans.) J'avais appris un compliment, Et j'accourais pour célébrer ta fête, On y parlait de sentiment De tendre amour, d'ardeur parfaite ; Mais j'ai tout oublié, Lorsque je suis venu, Je t'aime est le seul mot que j'ai bien retenu. Stéphane...
Victorieusement fui le suicide beau Tison de gloire, sang par écume, or, tempête ! Ô rire si là-bas une pourpre s’apprête À ne tendre royal que mon absent tombeau. Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau S’attarde, il est minuit, à l’ombre qui nous fête Excepté...
Elle dormait : son doigt tremblait, sans améthyste Et nu, sous sa chemise : après un soupir triste, Il s’arrêta, levant au nombril la batiste. Et son ventre sembla de la neige où serait, Cependant qu’un rayon redore la forêt, Tombé le nid moussu d’un gai chardonneret....
Toute l’âme résumée Quand lente nous l’expirons Dans plusieurs ronds de fumée Abolis en autres ronds Atteste quelque cigare Brûlant savamment pour peu Que la cendre se sépare De son clair baiser de feu Ainsi le chœur des romances A la lèvre vole-t-il Exclus-en si tu...
Dame sans trop d'ardeur à la fois enflammant La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse Même du blanc habit de pourpre, le délace Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant Oui, sans ces crises de rosée et gentiment Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe Jalouse...
Ta pâle chevelure ondoie Parmi les parfums de ta peau Comme folâtre un blanc drapeau Dont la soie au soleil blondoie. Las de battre dans les sanglots L'air d'un tambour que l'eau défonce, Mon cœur à son passé renonce Et, déroulant ta tresse en flots, Marche à...
Ce me va hormis l’y taire Que je sente du foyer Un pantalon militaire A ma jambe rougeoyer L’invasion je la guette Avec le vierge courroux Tous juste de la baguette Au gant blanc des tourlourous Nue ou d’écorce tenace Pas pour battre le Teuton Mais comme une autre...
Une dentelle s'abolit Dans le doute du Jeu suprême A n'entrouvrir comme un blasphème Qu'absence éternelle de lit. Cet unanime blanc conflit D'une guirlande avec la même, Enfui contre la vitre blême Flotte plus qu'il n'ensevelit. Mais chez qui du rêve se dore...
La jeune dame qui marche sur la pelouse Devant l’été paré de pommes et d’appas, Quand des heures Midi comblé jette les douze, Dans cette plénitude arrêtant ses beaux pas, A dit un jour, tragique abandonnée — épouse — À la mort séduisant son Poète : Trépas ! Tu mens. Ô...