12ème siècle, 13ème siècle, 14ème siècle, 15ème siècle, 16ème siècle, Amour, Meilleur par Thème
Si vous souhaitez lire ou relire les meilleurs poèmes français du Moyen Âge et de la Renaissance sur le thème de l'amour, vous êtes au bon endroit. Certains de ses poèmes seront parfait pour une carte de Saint-Valentin, un anniversaire de mariage, ou simplement pour...
16ème siècle, Clément Marot, Poèmes
Tetin refaict, plus blanc qu’un œuf,Tetin de satin blanc tout neuf,Tetin qui fait honte à la rose,Tetin plus beau que nulle chose ;Tetin dur, non pas Tetin, voyre,Mais petite boule d’Ivoire,Au milieu duquel est assiseUne fraize ou une cerise,Que nul ne voit, ne touche...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
Sourcil tractif en voûte fléchissantTrop plus qu’ébène, ou jayet noircissant.Haut forjeté pour ombrager les yeux,Quand ils font signe ou de mort, ou de mieux.Sourcil qui rend peureux les plus hardis,Et courageux les plus accouardis.Sourcil qui fait l’air clair, obscur...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Les Toscans batailloyent donnant droit dedans Rome Les armes à la main, la fureur sur le front, Quand on veit un Horace avancé sur le pont, Et d'un coup arrester tant d'hommes par un homme. Apres un long combat et brave qu'on renomme Vaincu non de valeur, mais d'un...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Ne vous estonnez point si mon esprit qui passe De travail en travail par tant de mouvemens, Depuis qu'il est banni dans ces esloignemens, Tout agile qu'il est ne change point de place. Ce que vous en voyez, quelque chose qu'il face, Il s'est planté si bien sur si bons...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Quand je voy les efforts de ce Grand Alexandre, D'un Cesar dont le sein comblé de passions Embraze tout de feu de ces ambitions, Et n'en laisse apres soy memoire qu'en la cendre. Quand je voy que leur gloire est seulement de rendre, Apres l'orage enflé de tant...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Qui seroit dans les Cieux, et baisseroit veuë Sur le large pourpris de ce sec element, Il ne croiroit de tout, rien qu'un poinct seulement Un poinct encor caché du voile d'une nue : Mais s'il contemple apres ceste courtine blue, Ce cercle de cristal, ce doré...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Si j'avois comme vous mignardes colombelles Des plumages si beaux sur mon corps attacgez, On auroit beau tenir mes esprits empeschez De l'indomptable fer de cent chaines nouvelles : Sur les aisles du vent je guiderois mes aisles J'irois jusqu'au sejour où mes biens...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve Qui traine lentement les ondes dans la mer, Sans que les Aquilons le façent escumer Ni bondir, ravageur, sur les bords qu'il abreuve. Et contemplant le cours de ces maux que j'espreuve Ce fleuve dis-je alors ne sçait que...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
Ce tresor que j'ay pris avecques tant de peine Je le veux avec peine encore conserver, Tardif a reposer, prompt a me relever, Et tant veiller qu'en fin on ne me le suprenne. Encor que des mes yeux la garde plus certaine Aupres de son sejour ne te puisse trouver, Et...
16ème siècle, Jean de Sponde, Poèmes
En vain mille beautez à mes yeux se presentent, Mes yeux leur sont ouvers et mon courage clos, Une seule beauté s'enflamme dans mes os Et mes os de ce feu seulement se contentent : Les vigueurs de ma vie et du temps qui m'absentent Du bien-heureux sejour où loge mon...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCXLVII. Que je me fasche en si vain exercice, Comme le mien, certainement fais : Veu mesmement que d'un si long service Ne voy encor sortir aulcuns effectz. Et si je quitte et le joug, et le faix, J'eschappe a doubte, espoir, ardeur, attente, Pour cheoir es mains...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCLVI. Si tu t'enquiers pourquoy sur mon tombeau L'on auroit mys deux elementz contraires, Comme tu voys estre le feu, et l'eau Entre elementz les deux plus adversaires : Je t'advertis, qu'ilz sont tresnecessaires Pour te monstrer par signes evidentz, Que si en moy...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCLVIII. Par ce penser tempestant ma pensée Je considere en moy l'infirmité, Ou ma santé je voy estre pansée Par la rigueur, et celle extremité Non differente a la calamité, Qui se fait butte a cest Archier mal seur. Pourquoy, Amour, comme fier aggresseur, Encontre...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCLXVII. Tousjours n'est pas la mer Egée trouble, Et Tanais n'est point tous temps gelé : Mais le malheur, qui mon mal me redouble, Incessamment avecques luy meslé S'encheine ensemble, et ainsi congelé Me fait ardoir tant inhumainement, Que quand par pleurs je veulx...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCLXXVI. Nier ne puis, au moins facilement, Qu'Amour de flamme estrangement diverse Nourry ne m'aye, et difficilement, Veu ceste cy, qui toute en moy converse. Car en premier sans point de controverse D'un doulx feu lent le cueur m'atyedissoit Pour m'allaicter ce...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCLXXXV. De toy la doulce, et fresche souvenance Du premier jour, qu'elle m'entra au cœur Avec ta haulte, et humble contenance. Et ton regard d'Amour mesmes vainqueur, Y depeingnit par si vive liqueur Ton effigie au vif tant ressemblante, Que depuis l'Ame estonnée,...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCXCIIII. Me desaymant par la severité De mon estrange, et propre jugement, Qui me fait veoir, et estre en verité Non meritant si doulx soulagement, Comme celluy, dont pend l'abregement De mes travaulx me bienheurantz ma peine, Je m'extermine, et en si grande hayne...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCIII. Je voys, et viens aux ventz de la tempeste De ma pensée incessamment troublée : Ores a Poge, or' a l'Orse tempeste, Ouvertement, et aussi a l'emblée, L'un apres l'aultre, en commune assemblée De double, espoir, desir, et jalousie, Me fouldroyantz telz flotz...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCXI. La roue en fin le fer assubtilie, Et le rend apte a trancher la durté. Adversité qui l'orgeuil humilie, Au cœur gentil de passion hurté Fait mespriser fortune, et malheurté, Le reservant a plus seconde chose. Mais mon travail sans entremesler pose A mon...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCXX. Au doulx rouer de ses chastes regardz Toute doulceur penetramment se fiche Jusqu'au secret, ou mes sentementz ars Le plus du temps laissent ma vie en friche, Ou du plaisir sur tout aultre bien riche Elle m'allege interieurement : Et en ce mien heureux...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCXXIX. Peu s'en falloit, encores peu s'en fault, Que la Raison asses mollement tendre Ne prenne, apres long spasme, grand deffault, Tant foible veult contre le Sens contendre. Lequel voulant ses grandz forces estendre (Ayde d'Amour) la vainct tout oultrément. Ne...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCCXXXVIII. Ja soit ce encor, que l'importunité Par le privé de frequentation Puisse polir toute rusticité Tant ennemye a reputation : Et qu'en son cœur face habitation A la vertu gentilesse adonnée, Estant en mœurs mieulx conditionée, Que nul, qui soit quelque part,...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCXL. Au centre heureux, au cœur impenetrable A cest enfant sur tous les Dieux puissant, Ma vie entra en tel heur miserable, Que, pour jamais, de moy se bannissant, Sur son Printemps librement fleurissant Constitua en ce sainct lieu de vivre, Sans aultrement sa...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCXLIX. Ainsi que l'air de nues se devest Pour nous monstrer l'esprit de son serain : Ainsi, quand elle ou triste, ou pensive est, Reprent le clair de son tainct souverain, Pour entailler mieulx, qu'en Bronze, ou aerain, Et confermer en moy mon esperance : A celle...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCLXVIII. Le Cœur, de soy foiblement resoulu, Souffroit asses la chatouillant poincture, Que le traict d'or fraischement esmoulu Luy avoit fait sans aulcune ouverture. Mais liberté, sa propre nourriture, Pour expugner un tel assemblement D'estre né libre, et faict...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCLXXVII. Au doulx record de son nom je me sens De part en part l'esperit trespercer Du tout en tout, jusqu'au plus vif du sens : Tousjours, toute heure, et ainsi sans cesser Fauldra finir ma vie, et commencer En ceste mort inutilement vive. Mais si les Cieulx telle...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCLXXXVI. Voyez combien l'espoir pour trop promettre Nous fait en l'air, comme Corbeaulx, muser : Voyez comment en prison nous vient mettre, Cuydantz noz ans en liberté user : Et d'un desir si glueux abuser, Que ne povons de luy nous dessaisir, Car pour le bien, que...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCXCV. De fermeté plus dure, que Dyaspre, Ma loyaulté est en toy esmaillée : Comme statue a l'esbaucher toute aspre : Et puis de Stuc polyment entaillée, Par foy en main de constance baillée Tu l'adoulcis, et jà reluict tresbien. Ame enyvrée au moust d'un si hault...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCIIII. A quoy pretendre yssir librement hors D'une si doulce, et plaisant servitude ? Veu que Nature et en l'Ame, et au Corps En à jà fait, voire telle habitude, Que plus tost veult toute solicitude, Que liberté, loisir, et leurs complisses. Car en quictant Amour,...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCXIII. Cest Oeil du Monde, universel spectacle Tant reveré de Terre, Ciel, et Mer, En ton miroir, des miracles miracle, Il s'apperçoit justement deprimer, Voyant en toy les Graces s'imprimer Trop mieulx, qu'en luy nostre face a le veoir. Parquoy tel tort ne povant...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCXXII. Que je m'ennuye en la certaineté Sur l'incertain d'un tel facheux suspend ! Voire trop plus, qu'en la soubdaineté, Ou le hazard de tout mon bien depent. Mais que me vault si le Cœur se repent ? Regret du temps prodiguement usé L'oppresse plus que cest espoir...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCCXXXI. Lors que le Linx de tes yeulx me penetre Jusques au lieu, ou piteusement j'ars, Je sens Amour avec pleine pharetre Descendre au fond pour esprouver ses arcs. Adonc, craingnant ses Magiciens arts, L'Ame s'enfuit souffrir ne le povant. Et luy vainqueur plus...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CXCVI. Je m'esjouys quand ta face se monstre, Dont la beaulté peult les Cieulx ruyner : Mais quand ton œil droit au mien se rencontre, Je suis contrainct de ma teste cliner : Et contre terre il me fault incliner, Comme qui veulx d'elle ayde requerir, Et au danger son...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCV. Desir, souhaict, esperance, et plaisir De tous costez ma franchise agasserent Si vivement, que sans avoir loysir De se deffendre, hors de moy la chasserent : Deslors plus fort l'arbitre ilz pourchasserent, Qui de despit, et d'ire tout flambant Combat encor, ores...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCXIIII. Ce hault desir de doulce pipperie Me va paissant, et de promesses large Veult pallier la mince fripperie D'espoir, attente, et telle plaisant' charge, Desquelz sur moy le maling se descharge, Ne voulant point, que je m'en apperçoyve. Et toutesfois combien que...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCXXIII. Si droit n'estoit, qu'il ne fust scrupuleux Le traict perçant au fons de ma pensée. Car quand Amour jeunement cauteleux (Ce me sembloit) la finesse eust pensée, Il m'engendra une contrepensée Pour rendre a luy le lieu inaccessible, A luy, a qui toute chose...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCXXXII. Plus tost vaincu, plus tost victorieux En face allegre, et en chere blesmie : Or sans estime, et ore glorieux Par toy mercy, ma cruelle ennemie, Qui la me rendz au besoing endormye, Laissant sur moy maintz martyres pleuvoir. Pourquoy veulx tu le fruict...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCXLI. Incessament mon grief martyre tire Mortelz espritz de mes deux flans malades : Et mes souspirs de l'Ame triste attire, Me resveillantz tousjours par les aulbades De leurs sanglotz trop desgoustément fades : Comme de tout ayantz necessité, Tant que reduict en la...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCL. Ma voulenté reduicte au doulx servage Du hault vouloir de ton commandement, Trouve le joug, a tous aultres saulvage, Le Paradis de son contentement. Pource asservit ce peu d'entendement Affin que Fame au Temps imperieuse, Maulgré Fortune, et force injurieuse,...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CCLIX. En permettant, que mon si long pener Pour s'exercer jamais ne diminue, Tresaisément te peult acertener, Qu'en fermeté ma foy il insinue, Affin qu'estant devant toy ainsi nue, Tu sois un jour clerement congnoissant, Que mon travail sans cesser angoissant, Et...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
None Maurice Scève
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CLXXXVI. Par ta figure, haultz honneurs de Nature, Tu me feis veoir, mais trop a mon dommage La gravité en ta droicte stature, L'honnesteté en ton humain visage, Le venerable en ton flourissant aage Donnant a tous mille esbahyssementz Avec plaisir : a moy...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
LXXVIII. Je me complais en si doulce bataille, Qui sans resouldre, en suspend m'entretient. Si l'un me point d'un costé, l'autre taille Tout rez a rez de ce, qui me soustient. L'un de sa part tresobstiné maintient, Que l'espoir n'est, sinon un vain umbrage : Et...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
LXXXVII. Ce doux grief mal tant longuement souffert En ma pensée et au lieu le plus tendre, De mon bon gré au travail m'a offert, Sans contre Amour aulcunement contendre : Et me vouldrois a plus souffrir estendre, Si lon povoit plus grand peine prouver. Mais encor...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CV. Te voyant rire avecques si grand grace, Ce doulx soubris me donne espoir de vie, Et la doulceur de ceste tienne face Me promect mieulx de ce, dont j'ay envie. Mais la froideur de ton cœur me convie A desespoir, mon desseign dissipant. Puis ton parler du Miel...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CXIIII. Je vy aux raiz des yeulx de ma Deesse Une clarté esblouissamment plaine Des esperitz d'Amour, et de liesse, Qui me rendit ma fiance certaine De la trouver humainement haultaine. Tant abondoit en faveur, et en grace, Que toute chose, ou qu'elle dye, ou face,...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CXXIII. O ans, ô moys, sepmaines, jours, et heures, O intervalle, ô minute, ô moment, Qui consumez les durtez, voire seures, Sans que lon puisse appercevoir comment, Ne sentez vous, que ce mien doulx tourment Vous use en moy, et voz forces deçoit ? Si donc le Cœur au...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CXXXII. Vaincre elle sçait hommes par sa valeur, Et par son sens l'oultrageuse Fortune : Et toutesfoys ne peult a mon malheur Remedier, se voyant opportune Pour bienheurer trop plus grand' infortune, Laissant mon cas suspendre a nonchaloir. Mais si des Cieulx pour me...
16ème siècle, Maurice Scève, Poèmes
CXLI. Le bon Nocher se monstre en la tempeste, Et le Souldart au seul conflict se proeuve : Aussi Amour sa gloire, et sa conqueste Par fermeté en inconstance esproeuve. Parquoy souvent en maintz lieux il me troeuve Ou audevant me presente un object Avec si doulx, et...