Voici une petite sélection des plus beaux poèmes d'amour d'Alfred de Vigny. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner les poèmes les plus beaux et les plus connus en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies... Ils ont, Seigneur, affligé votre peuple, ils ont opprimé votre héritage. Ils ont mis à mort la veuve et l'étranger, ils ont tué les orphelins. (Psaumes.) Le téorbe et le luth, fils de l'antique lyre, Ne font plus palpiter l'Archipel en délire ; Son flot, triste et... O terre de Cécrops ! terre où règnent un souffle divin et des génies amis des hommes ! (Les Martyrs, Chateaubriand.) Au cœur privé d'amour, c'est bien peu que la gloire. Si de quelque bonheur rayonne la victoire, Soit pour les grands guerriers, soit à ceux dont la... Cette urne que je tiens contient-elle sa cendre ? O vous ! à ma douleur, objet terrible et tendre, Éternel entretien de haine et de pitié ! (Corneille.) « Aux armes, fils d'Ottman, car de sa voix roulante Le tambour vous rappelle à la tâche sanglante. Le canon gronde... Poème inachevé – 1847 Si vous me demandiez ce qu'il fut, je dirais Qu'il était pâle et grand, triste et blond, que ses traits N'étaient pas de ceux-là qui font que l'on s'écrie : Je ne croirai jamais qu'il danse ni qu'il rie. Au contraire, il avait un front calme et... Conseil à un jeune homme inconnu I Courage, ô faible enfant, de qui ma solitude Reçoit ces chants plaintifs, sans nom, que vous jetez Sous mes yeux ombragés du camail de l'étude. Oubliez les enfants par la mort arrêtés ; Oubliez Chatterton, Gilbert et Malfilâtre ; De... À Éva I Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie, Se traîne et se débat comme un aigle blessé, Portant comme le mien, sur son aile asservie, Tout un monde fatal, écrasant et glacé ; S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle, S'il ne voit plus l'amour, son... I Solitudes que Dieu fit pour le Nouveau Monde, Forêts, vierges encor, dont la voûte profonde A d'éternelles nuits que les brûlants soleils N'éclairent qu'en tremblant par deux rayons vermeils (Car le couchant peut seul et seule peut l'aurore Glisser obliquement aux... DESTINÉE D'UN ROI I Ainsi je t'appelais au port et sur la terre, Fille de l'Océan, je te montrais mes bois. J'y roulais la maison errante et solitaire. — Des dogues révoltés j'entendais les abois. — Je voyais, au sommet des longues galeries — L'anonyme drapeau des... C'est le serpent, dit-elle, je l'ai écouté, et il m'a trompée. Genèse. Il naquit sur la terre un Ange, dans le temps Où le Médiateur sauvait ses habitants. Avec sa suite obscure et comme lui bannie, Jésus avait quitté les murs de Béthanie ; À travers la campagne il... Souvent parmi les monts qui dominent la terre S'ouvre un puits naturel, profond et solitaire ; L'eau qui tombe du ciel s'y garde, obscur miroir Où, dans le jour, on voit les étoiles du soir. Là, quand la villageoise a, sous la corde agile, De l'urne, au fond des eaux,... D'où venez-vous, Pudeur, noble crainte, ô Mystère, Qu'au temps de son enfance a vu naître la terre, Fleurs de ses premiers jours qui germez parmi nous, Rose du Paradis ! Pudeur, d'où venez-vous ? Vous pouvez seule encor remplacer l'innocence, Mais l'arbre défendu vous... Idylle dans le goût de Théocrite Honorons d'abord la Terre, qui, la première entre les dieux, rendit ici les oracles… J'adore aussi les nymphes. Eschyle. Vois-tu ce vieux tronc d'arbre aux immenses racines ? Jadis il s'anima de paroles divines ; Mais par les noirs... À M. Antony Deschamps. « Le 24 du mesme mois s'exploita l'execution tant souhaitée, qui deliura la chrestienté d'un nombre de pestes, au moyen desquelles le diable se faisoit fort de la destruire, attendu que deux ou trois qui en reschappe- rent font encore autant de... I Qu’elle était belle, ma Frégate, Lorsqu’elle voguait dans le vent ! Elle avait, au soleil levant, Toutes les couleurs de l’agate ; Ses voiles luisaient le matin Comme des ballons de satin ; Sa quille mince, longue et plate, Portait deux bandes d’écarlate Sur... " Oh ! ne vous jouez plus d’un vieillard et d’un prêtre ! Étranger dans ces lieux, comment les reconnaître ? Depuis une heure au moins, cet importun bandeau Presse mes yeux souffrants de son épais fardeau. Soin stérile et cruel ! car de ces édifices Ils n’ont jamais... I UN FRANÇAIS. Qui donc vous a donné ces bagues enchantées Que vous ne touchez pas sans un air de douleur ? Vos mains, par ces rubis, semblent ensanglantées. Ces cachets grecs, ces croix, souvenirs d’un malheur, Sont-ils chers et cruels ? sont-ils expiatoires ? Le... Est-ce la Volupté qui, pour ses doux mystères, Furtive, a rallumé ces lampes solitaires ? La gaze et le cristal sont leur pâle prison. Aux souffles purs d'un soir de l'ardente saison S'ouvre sur le balcon la moresque fenêtre ; Une aurore imprévue à minuit semble... (extrait) La Terre était riante et dans sa fleur première ; Le jour avait encor cette même lumière Qui du Ciel embelli couronna les hauteurs Quand Dieu la fit tomber de ses doigts créateurs. Rien n'avait dans sa forme altéré la nature, Et des monts réguliers l'immense... I Un jour je vis s'asseoir au pied de ce grand arbre Un Pauvre qui posa sur ce vieux banc de marbre Son sac et son chapeau, s'empressa d'achever Un morceau de pain noir, puis se mit à rêver. Il paraissait chercher dans les longues allées Quelqu'un pour écouter ses...