19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Je veux pour toi dire mon chant suprême ; Car pour une âme inhabile à s’ouvrir, Il est si doux de redire qu’elle aime, Quand ceux qu’elle aime ont dit : « Il faut partir. » Oui, j’ai goûté rêve, avenir, tendresse ; Sur moi des cieux il tomba quelques fleurs ; Et...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Quel est ce roi sublime et tendre Qui, vers nos déserts attiédis, Les yeux en pleurs, paraît descendre Les bleus coteaux du paradis ? C’est le pauvre Fils de Marie ; C’est l’époux de la terre en deuil, Qui pose, la lampe de vie Dans le mystère du cercueil ! C’est...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Qu’un Suisse est fort ! son âme est répandue Sur la terre, et les cieux sont sa part. Il est roi de l’étendue. Dans l’azur ou le brouillard, Le pouvoir du montagnard C’est l'air du ciel ! C’est l’air du ciel ! Qu’il est heureux, le roi des froides cimes ! Dans l’azur...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
(extrait) ... Ne crains plus d'exister ! L'avenir, c'est l'enfance ! Le plus vieux souvenir, la plus jeune espérance, Sont deux frères jumeaux, aux pas silencieux, Qui se mirent dans l'âme en marchant dam les cieux. Frédéric...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
(extraits) ... Ils vont toujours. L'horizon s'ouvre immense, Il se gonfle, il se perd, et toujours recommence ; Confus, inépuisable, il s'enfuit, reculant L'orageuse étendue au flot étincelant. Et les monts sur les monts s'accumulent sans cesse ; Le haut plateau...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
« J’ai dépassé le peuplier Que la brise humide et plaintive Incline, argenté et fait plier Sur les eaux calmes de la rive. « J’ai surmonté le vert coteau, La source et les moelleux ombrages Dont la tourelle du château Voile ses antiques vitrages. « J’ai dépassé ce roc...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Creusez, jeune ouvrier... Dans la nuit souterraine Le vent du ciel apporte un parfum de printemps. L’air est bleu, l’air est frais, remontez vers la plaine ; Là, peut-être l’amour vous pleure dés longtemps. « Bientôt je reverrai la blonde Eléonore, » Se disait le pâle...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
J’ai vu l’ange de la prairie, Au crépuscule, dans les fleurs, Interrompant sa rêverie, Entr’ouvrir ses yeux tout en pleurs. Le vieux saule était sans murmure, Dans les vagues clartés du jour, Et l’eau du lac était moins pure, Et nos cieux étaient sans amour....
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Quand les chênes moussus, vieillis dans les bruyères, Sur un sol clairsemé d’ombres et de lumières, Se dorent aux rayons du soir... Lorsqu’aux pentes des monts parfumes et plus sombres Danse sous les noyers un léger réseau d’ombres, Souvent j’ai cru vous entrevoir. Je...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Ainsi cette mère chérie Échangea la pâle clarté Du triste soir de cette vie Pour l’aube de l’éternité. Bénissons son heure dernière ! Ne la cherchons plus dans ces lieux. Rien n’étant parfait sur la terre, Dieu la rappela dans les cieux. Adieu donc, tu repars pour un...
19ème siècle, Frédéric Monneron, Poèmes
Quand sur les champs du soir la brume étend ses voiles, Lorsque, pour mieux rêver, la Nuit au vol errant, Sur le pâle horizon détache en soupirant Une ceinture d’or de sa robe d’étoiles. Lorsque le crépuscule entr’ouvre aux bords lointains Du musical éther les portes...