Aux noces d’un tyran tout le peuple en liesseNoyait son souci dans les pots.Ésope seul trouvait que les gens étaient sotsDe témoigner tant d’allégresse. Le Soleil, disait-il, eut dessein autrefoisDe songer à l’hyménée.Aussitôt on ouït, d’une commune voix,Se plaindre... Les Muses m’ont appris que l’enfance du monde,Simple, sans passions, en désirs inféconde,Vivant de peu, sans luxe, évitait les douleurs :Nous n’avions pas en nous la source des malheursQui nous font aujourd’hui la guerre :Le ciel n’exigeait lors nuls tributs de la... Monseigneur, Je ne puis employer, pour mes fables, de protection qui me soit plus glorieuse que la vôtre. Ce goût exquis et ce jugement si solide que vous faites paraître dans toutes choses au delà d’un âge où à peine les autres princes sont-ils touchés de ce qui les... C’est ainsi que ma muse, aux bords d’une onde pure,Traduisait en langue des dieuxTout ce que disent sous les cieuxTant d’êtres empruntant la voix de la nature.Truchement de peuples divers,Je les faisais servir d’acteurs en mon ouvrage :Car tout parle dans l’univers... Voici un second recueil de fables que je présente au public. J’ai jugé à propos de donner à la plupart de celles-ci un air et un tour un peu différent que celui que j’ai donné aux premières, tant à cause de la différence des sujets, que pour remplir de plus de variété... Dans le cristal d’une fontaineUn cerf se mirant autrefoisLouait la beauté de son bois,Et ne pouvait qu’avecque peineSouffrir ses jambes de fuseaux,Dont il voyait l’objet se perdre dans les eaux.Quelle proportion de mes pieds à ma tête !Disait-il en voyant leur ombre... Nous n’avons rien d’assuré touchant la naissance d’Homère et d’Ésope : à peine même sait-on ce qui leur est arrivé de plus remarquable. C’est de quoi il y a lieu de s’étonner, vu que l’histoire ne rejette pas des choses moins agréables et moins nécessaires que... L’indulgence que l’on a eue pour quelques-unes de mes fables me donne lieu d’espérer la même grâce pour ce recueil. Ce n’est pas qu’un des maîtres de notre éloquence n’ait désapprouvé le dessein de les mettre en vers : il a cru que leur principal ornement... Monseigneur, S’il y a quelque chose d’ingénieux dans la république des lettres, on peut dire que c’est la manière dont Ésope a débité sa morale. Il serait véritablement à souhaiter que d’autres mains que les miennes y eussent ajouté les ornements de la poésie,... Que dire de ce monument littéraire, de ce recueil consacré ? Il suffit que le mot fable soit prononcé au détour d’une conversation, pour qu’inévitablement, on pense à La Fontaine. Le classique, par un travail d’inspiration antique, oriental, médiéval et bien sûr,... Aimons, foutons, ce sont plaisirsQu’il ne faut pas que l’on sépare;La jouissance et les désirsSont ce que l’âme a de plus rare.D’un vit, d’un con et de deux cœurs,Naît un accord plein de douceurs,Que les dévots blâment sans cause.Amarillis, pensez-y bien :Aimer sans... Voici une petite sélection des plus beaux poèmes d'amour de Jean de la Fontaine. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner les poèmes les plus beaux et les plus connus en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs... Sœur Jeanne, ayant fait un poupon,Jeunoit, vivoit en sainte fille,Toujours étoit en oraison ;Et toujours ses sœurs à la grille.Un jour donc l'abbesse leur dit :- " Vivez comme sœur Jeanne vit ;Fuyez le monde et sa séquelle. "Toutes reprirent à l'instant :- " Nous... « A de simples couleurs mon art plein de magie Sait donner du relief, de l'âme, et de la vie : Ce n'est rien qu'une toile, on pense voir des corps. J'évoque, quand je veux, les absents et les morts ; Quand je veux, avec l'art je confonds la nature : De deux peintres... « Ô vous qui m'écoutez, troupe noble et choisie, Ainsi qu'eux quelque jour vous vivrez d'ambrosie ; Mais Alcandre lui-même aurait beau l'espérer, S'il n'implorait mon art pour la lui préparer. Ce point tout seul devrait me donner gain de cause : Rendre un homme... « J'ignore l'art de bien parler, Et n'emploirai pour tout langage Que ces moments qu'on voit couler Parmi les fleurs et de l'ombrage. Là luit un soleil tout nouveau ; L'air est plus pur, le jour plus beau ; Les nuits sont douces et tranquilles ; Et ces agréables... Sous les lambris moussus de ce sombre palais, Écho ne répond point, et semble être assoupie : La molle Oisiveté, sur le seuil accroupie, N'en bouge nuit et jour, et fait qu'aux environs Jamais le chant des coqs, ni le bruit des clairons, Ne viennent au travail inviter... Amour, que t'ai-je fait ? dis-moi quel est mon crime : D'où vient que je te sers tous les jours de victime ? Qui t'oblige à m'offrir encor de nouveaux fers ? N'es-tu point satisfait des maux que j'ai soufferts ? Considère, cruel, quel nombre d'inhumaines Se vante de... Me voici rembarqué sur la mer amoureuse, Moi pour qui tant de fois elle fut malheureuse, Qui ne suis pas encor du naufrage essuyé, Quitte à peine d'un vœu nouvellement payé. Que faire ? mon destin est tel qu'il faut que j'aime On m'a pourvu d'un cœur peu content de... Ah ! Clymène, j'ai cru vos yeux trop de légers ; Un seul mot les a fait de langage changer. Mon amour vous déplaît ; je vous nuis, je vous gêne : Que ne me laissiez-vous dissimuler ma peine ? Ne pouvais-je mourir sans que l'on sût pourquoi ? Vouliez-vous qu'un rival...