Sur une lance, au bord du camp, Ils avaient exposé sa tête Aux vils outrages du passant, Aux vents glacés de la tempête ! O fureur ! et nos faibles bras En vain s’agitaient dans les chaînes !.... Mais au sein même du trépas Dieu veille encor sur les Hellènes. J’ai vu,... Il t’aime ! il t’aime ! — il me l’a dit : Ses regards me l’ont fait comprendre ; Fatal aveu ! secret maudit ! Est-ce moi qui devais l’entendre ? Il t’aime ! — À ce mot accablant, Mon front s’est couvert d’un nuage ; J’ai senti se troubler mon sang, Et ma lèvre a... Quel vent t’amène aux portes de nos villes, Pauvre colombe, habitante des champs ? Loin de ton nid, loin de tes bois tranquilles, Que viens-tu faire au pays des méchants ? Pour tes petits, industrieuse mère, Viens-tu chercher quelque grain dans nos murs ? Hélas ! ces... Prends cette rose, et sur ton cœur Réchauffe-la, quoique flétrie ; Sous d’autres cieux, triste et rêveur, Pour te l’offrir je l’ai cueillie. Elle a vécu ; — mais à tes yeux Sa fleur encor paraîtra belle, Si tu te dis qu’aux mêmes lieux Ton souvenir vivait comme elle.... J’ai senti nos lèvres s’unir, De tes bras j’ai senti l’étreinte, Et tu m’abordes sans rougir ! Et tu me parles sans contrainte ! Hélas ! au calme de tes traits, À l’innocence de ton aine, Je le vois trop : tu l’ignorais, Le prix de ce baiser de flamme. Tu l'as donné... Je ne chanterai pas sous un nom fabuleux Les traits de celle qui m’est chère. Que d’autres sur un luth vulgaire, Usurpant, sans aimer, le langage amoureux, Célèbrent leur Thémire, invoquent leur Glycère ; Moi qui fuis, moi qui hais toute vaine chimère, Je ne chanterai... Gentille batelière Des rives de l’Adour, Les cils de ta paupière Sont humectés d’amour. La volupté respire En tes yeux, en tes bras ; Mais ton charmant sourire Ne me retiendra pas. Sur ton humble nacelle Amené dans ce jour, Avant l’aube nouvelle J’aurai fui sans... Tu te plains que je garde un silence farouche, Que toujours près de toi mon front semble attristé : Tu voudrais, me dis-tu, que mes yeux, que ma bouche S’éclairassent encor d’un rayon de gaîté. Tu dis vrai ; je le sens, je ne suis point aimable ; Un voile ténébreux... Rends-le-moi, rends-le-moi, ce gracieux sourire Que j’ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant ! Qu’il soit né d’un caprice, ou que l’amour l’inspire, N’importe ! — rends-le-moi, ce gracieux sourire, Je veux me croire aimé, ne fût-ce qu’un instant. Je sais que ton... Avez-vous vu la lune solitaire À l’horizon se former lentement ? Ce n’est d’abord qu’une vapeur légère, Qu’un blanc nuage indécis et flottant. Bientôt, la nuit épaississant ses voiles, L’orbe céleste a pris plus de rondeur ; Il s’illumine, il s’entoure d’étoiles, Et... Un morne silence Règne en ton réduit : L'heure en ton absence S'y traîne, et languit. Tandis qu'infidèle, Tu cours où t'appelle Le char du plaisir, Moi, sombre et farouche, Au pied de ta couche Je reviens gémir. L'horloge inactive Dans l'oubli s'endort. Sa roue est... « Je la verrai : l’air est serein, « Le ciel est pur et sans nuage ; « Sous les tilleuls de ce jardin « Elle viendra chercher l’ombrage. « De loin mes regards la suivront « Parmi la foule murmurante ; « Nos yeux muets se parleront, « Et j’oublierai ma longue attente....