Nous avons été des gens sages Cette nuit, je ne sais pourquoi. Or, ce matin, je sens en moi Des éternités de nuages. Toi-même sur ton front vermeil Tu gardes des reflets nocturnes, Et tes yeux sont comme des urnes Où fume un restant de sommeil. Nous avons trop dormi,...
"Vous êtes le Seigneur, vous êtes la Madone. Rien ne me semble mal si votre voix l'ordonne. Les douze stations de ce corps sans défaut Son mon chemin de croix jusques à l'échafaud. Avec une de vos câlines attitudes Vous obtiendrez de moi toutes les platitudes. Je...
Fière, vous ne voulez jamais rien recevoir Que des fleurs, et des plus simples, des amarantes, Des lilas, des œillets, des roses odorantes, Toutes choses qu'on peut trop aisément avoir. Je vous offre pourtant, pour remplir mon devoir, Le cadeau que voici. Ce ne sont...
Dans le pays on les appelait les Songeants. À force d'être ensemble ayant mine pareille, On eût dit deux sarments, secs, de la même treille. C'était un vieux marin et sa femme, indigents. Ils se trouvaient heureux et n'étaient exigeants ; Car, elle, avait perdu la...
« Mon cher, fit-il soudain en taquinant le feu Avec son stick, je crois que vous pensiez à Dieu. Vous me direz que non, que vous lisiez Lucrèce, Épicure, et que vous savouriez l'allégresse De voir qu'ils ont tué les Dieux, Mais, entre nous, Ne sentez-vous jamais...
Je suis poète, peintre et sculpteur, et sans trêve Je cherche la Beauté qui fuit devant mes yeux. Dans la couleur, le marbre et les mots précieux J'emprisonne, pour la fixer, sa splendeur brève. Le monde est une ébauche et c'est moi qui l'achève. N'est-ce pas moi qui...
Mignonne, allons nous en dans un pays de songe, Joli, capricieux, absurde, comme vous, Azuré d'impossible et fleuri de mensonges, Où les arbres, les eaux et les ciels seront fous. Regardez ! Le soleil sort de chez sa maîtresse En galant négligé du matin, pâli, las,...
L'épine est en fleurs ; à l'épine blanche, En me promenant, j'ai pris une branche. J'avais emporté mon petit couteau, Oh ! Oh ! Avec mon couteau J'ai coupé la branche Bien haut. Je vais dans le ru pêcher à la ligne. Beaux poissons d'argent, je vous ferai signe. Voyez...
Ah ! qui donc m'achètera Mon joli piège, Mon joli piège ? Ah ! qui donc m'achètera Mon joli piège à rat ? Je suis un vieu né en Flandre Je ne sais où. On m'a trouvé dans la cendre Comme un grillou. Ma naissance fit esclandre, Car j'étais fou. Ah ! qui donc m'achètera...
Mes braves bons messieurs et dames, Par Sainte-Marie-Notre-Dame, Voyez le pauvre vieux stropiat. Pater noster ! Ave Maria ! Ayez pitié ! Mes braves bons messieurs et dames, La charité des bonnes âmes ! Un p' tit sôu, et Dieu vous y rendra. Pater noster ! Ave Maria !...
Dans le ciel clair, à tire-d'aile, Les hirondelle De l'autre année Reviennent à leurs cheminées. Et nous, nous revenons aussi, Et nous voici Par les chemins, Les va-nu-pieds tendant la main. Après le pain et la piquette Toujours en quête, Nous avons la gorge Plus...
Mouettes, gris et goélands Mêlent leurs cris et leurs élans. Leur vol fou qui passe et repasse Tend comme un filet dans l'espace. Mouettes, goélands et gris Mêlent leurs élans et leurs cris. Parmi les mailles embrouillées Grincent des navettes rouillées. Mouettes,...
Les nuages là-haut vont rêvant, Pas de vent ! Nul rayon n'y met son coloris. On dirait une bande d'oiseaux Dans les eaux Mirant leur gros ventre en velours gris. Les nuages là-haut vont planant. Maintenant La brise ébouriffe leur poitrail Où les rais du soleil...
Amants, enlacez-vous d'une étreinte farouche ! Serrez, à les broyer, vos seins contre vos seins ! Gomme un couple noué de serpents abyssins, Collez-vous peau à peau, mordez-vous bouche à bouche ! Cherchez à vous manger le cœur ! Touche qui touche ! Que vos hoquets...
Tous, l'amant qui dans un baiser verse son âme, Le grand lis qui jaillit vers le soleil levant, L'oiseau de mer qui plane et se soûle de vent, Le martyr qui se jette en chantant dans la flamme, Le cerf qui, fou de rut, vers les étoiles brame, Le lion accroupi dans sa...
Le front est balafré de plis. Les yeux ardents Flambent de fièvre et sont noyés de pleurs. La bouche Fait un trou noir, béant, plein de bave et farouche Où la langue ballotte, où se collent les dents. Le ventre convulsé s'enfle, rentre en dedans, Puis ressort, bossué...
A Raoul Ponchon Tu sens le pain, ô pâte exquise sans levain. Salut Ponchon ! Salut, trogne, crinière, ventre ! Ta bouche, dans le foin de ta barbe, est un antre Où gloussent les chansons de la bière et du vin. Aux roses de ton nez jamais l'hiver ne vint. Tu bouffes...
Ballade Ponchon Vous pouvez être un grand savant, Aussi grand qu'on se l'imagine, Avoir noirci fort et souvent Votre papier de plombagine, Mettre votre esprit en gésine, Pour vous bourrer le cabochon, Vous ne serez qu'une aubergine Si vous n'avez pas vu Ponchon. Allez...
La neige tombe est un poème de Jean Richepin issu du recueil La chanson des gueux (1876). Il se compose de deux huitains d’octosyllabes (rimes ABAAABAB) dont les deux premiers et derniers vers sont identiques. Le poème évoque la tranquillité, la beauté et la monotonie...
Aux prés de l’enfance on cueille Les petites amourettes, Qu’on jette au vent feuille à feuille Ainsi que des pâquerettes. On cueille dans ces prairies Les voisines, les cousines, Les amourettes fleuries Et qui n’ont pas de racines. Ô douce gerbe liée Avec des rubans...
Nul ne peut dire où je juche : Je n’ai ni lit ni hamac. Je ne connais d’autre huche Si ce n’est mon estomac. Mais j’ai planté mon bivac Dans le pays de maraude, Où sans lois, sans droits, sans trac, Je suis le bon gueux qui rôde. Le loup poursuivi débuche. Quand la...
J’ai déjà vu plus d’une année, Belle fille aux fraîches couleurs, Mourir vieille, jaune, fanée, Et perdre son chapeau de fleurs. Adieu, adieu, rose qui tombes ! Adieu, adieu, beau mois de mai ! Mon cœur est le pays des tombes Où mon bonheur est enfermé. Espoirs,...
La noce sera belle et riche galamment, Sur la route, où l’or fin nous servira d’arène, Aux chevaux pomponnés je lâcherai la rêne, Et notre dais d’azur sera le firmament. Je serai cuirassé de velours, moi l’amant. Vous serez en dentelle et satin, vous la reine. Nous...
J’ai du sable à l’amygdale. Ohé ! ho ! buvons un coup, Un, deux, trois, longtemps, beaucoup ! Il faut s’arroser la dalle Du cou. J’ai le cœur en marmelade. Les membres froids, l’esprit lourd. Hé ! ho ! crions comme un sourd Pour étourdir ce malade D’amour. J’ai le nez...
Ouvrez la porte Aux petiots qui ont bien froid. Les petiots claquent des dents. Ohé ! ils vous écoutent ! S’il fait chaud là-dedans, Bonnes gens, Il fait froid sur la route. Ouvrez la porte Aux petiots qui ont bien faim. Les petiots claquent des dents. Ohé ! il faut...
C’est une cour carrée et qui n’a rien d’étrange : Sur les flancs, l’écurie et l’étable au toit bas ; Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras. Le bac, où les chevaux au retour viendront boire, Dans sa berge de...
Eh ben ! oui, j’ suis bu. Et puis, quoi ? Que qu’ vous m’voulez, messieurs d’la rousse ? Est-ç’ que vous n’aimez pas comm’ moi Àvous rincer la gargarousse ? Voyez-vous, frangins, eh ! sergots, Faut êt’ bon pour l’espèce humaine. D’vant l’ pivois les homm’s sont égaux....
De leur dôme parfumé Les promenades couvertes, Près de l’Odéon fermé Montrent leurs feuilles ouvertes. Je vais sous leur parasol M’asseoir sur les chaises blanches Aux premières de Guignol Qui monte en plein vent ses planches. C’est Colombine, Arlequin, Pierrot et...
Qui ça ? moi, sans domicile ! Si on peut dir’ ! J’en ai rien. J’en ai des cent et des mille. Seul’ment j’en trouv’ pa’ un d’ bien. J’ couch’ quéqu’fois dans des bâtisses ; Mais on en sort blanc partout. Ça vous donn’ l’air d’un artisse ! J’aim’ pas ça. Chacun son...
Pourtant, quand on est las de se crever les yeux, De se creuser le front, de se fouiller le ventre, Sans trouver de raison à rien, lorsque l’on rentre Fourbu d’avoir plané dans le vide des deux, Il faut bien oublier les désirs anxieux, Les espoirs avortés, et dormir...
C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange : Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ; Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras. Le bac, où les chevaux au retour viendront boire, Dans sa berge de...
Dans l'âtre flamboyant le feu siffle et détone, Et le vieux bois gémit d'une voix monotone. Il dit qu'il était né pour vivre dans l'air pur, Pour se nourrir de terre et s'abreuver d'azur, Pour grandir lentement et pousser chaque année Plus haut, toujours plus haut, sa...
Le soleil est tombé derrière la forêt. Dans le ciel, qu'un couchant rose et vert décorait, Brille encore un grenat au faîte d'une branche. La lune, à l'opposé, montre sa corne blanche. Vers les puits, dont l'eau coule aux rigoles de bois, C'est l'heure où les barbets...
L'hiver vient de tousser son dernier coup de rhume Et fuit, emmitouflé dans sa ouate de brume. On ne reverra plus, avant qu'il soit longtemps, Sur la vitre, allumée en prismes éclatants, Fleurir la fleur du givre aux étoiles d'aiguilles. Voici qu'un frisson monte à la...
La neige est triste. Sous la cruelle avalanche Les gueux, les va-nu-pieds, s'en vont tout grelottants. Oh ! le sinistre temps, oh ! l'implacable temps Pour qui n'a point de feu, ni de pain sur la planche ! Les carreaux sont cassés, la porte se déclenche, La neige par...
La belle Julia languissamment s'étale Sur les gradins du cirque, assise au premier rang, Sans voir l'œil inquiet du Samnite mourant Dont la vie est pendue à son doigt de vestale. La vierge songe bien à la clameur brutale De la plèbe, au vaincu qu'un vain espoir...
Les aiguilles des vents froids Prennent les nez et les doigts Pour pelote. Quel est sur le trottoir blanc Cet être noir et tremblant Qui sanglote ? La pauvre enfant ! Regardez. La toux, par coups saccadés, La secoue, Et la bise qui la mord Met les roses de la mort Sur...
Autrefois elle était fière, la belle Ida. De sa gorge de lune et de son teint de rose. Ce gongoriste fou, le marquis de Monrose, Surnommait ses cheveux les jardins d'Armida. Mais le corbeau du temps de son bec la rida. N'importe ! Elle sourit à sou miroir morose,...
Sous bois, dans le pré vert dont il a brouté l'herbe, Un grand bouc est couché, pacifique et superbe. De ses cornes en pointe, aux nœuds superposés, La base est forte et large et les bouts sont usés ; Car le combat jadis était son habitude. Le poil, soyeux à l'œil,...
Le long d'un chemin creux que nul arbre n'égaie, Un grand champ de blé mûr, plein de soleil, s'endort, Et le haut du talus, couronné d'une haie, Est comme un ruban vert qui tient des cheveux d'or. De la haie au chemin tombe une pente herbeuse Que la taupe soulève en...
Le jour où je vous vis pour la première fois, Vous aviez un air triste et gai : dans votre voix Pleuraient des rossignols captifs, sifflaient des merles ; Votre bouche rieuse, où fleurissaient des perles, Gardait à ses deux coins d'imperceptibles plis ; Vos grands...
Merle, merle, joyeux merle, Ton bec jaune est une fleur, Ton œil noir est une perle, Merle, merle, oiseau siffleur. Hier tu vins dans ce chêne, Parce qu'hier il a plu. Reste, reste dans la plaine. Pluie ou vent vaut mieux que glu. Hier vint dans le bocage Le petit...
Un mois s'ensauve, un autre arrive. Le temps court comme un lévrier. Déjà le roux genévrier A grisé la première grive. Bon soleil, laissez-vous prier, Faites l'aumône ! Donnez pour un sou de rayons. Faites l'aumône A deux pauvres vieux papillons. La poudre d'or qui...
D'aucuns ont un pleur charitable Pour Jésus né dans une étable. Je sais un sort plus lamentable Je sais un enfant ramassé, Un jour de décembre glacé, Nu comme un ver, dans un fossé. Il est nuit. Pas une voisine N'offre à sa grange ou sa cuisine A la pauvre mère en...
Grenouilles, Grenouilles, Regonflez vos goîtres flétris. Les vieilles du ciel ont repris Un tapon d’étoupe au fil gris Pour en regarnir leurs quenouilles ; Et voici, sous leur doigt subtil, Choir le nuage fil à fil. Il pleut à verse. Ainsi soit-il, Grenouilles,...
Toujours tout droit, sans rien regarder, ils cheminent. Les paysans hargneux de coin les examinent, Et les enfants poltrons se mettent sur un rang Pour les voir. Car ces gueux n'ont pas l'air rassurant. Et pourtant ils ne sont que trois, ces trouble-fête, Et le plus...
L'amour que je sens, l'amour qui me cuit, Ce n'est pas l'amour chaste et platonique, Sorbet à la neige avec un biscuit ; C'est l'amour de chair, c'est un plat tonique. Ce n'est pas l'amour des blondins pâlots Dont le rêve flotte au ciel des estampes. C'est l'amour qui...
Voici venir l'Hiver, tueur des pauvres gens. Ainsi qu'un dur baron précédé de sergents, Il fait, pour l'annoncer, courir le long des rues La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues. On entend haleter le souffle des gamins Qui se sauvent, collant leurs lèvres à...
Grand'mère, fillette et garçon Chantent tour à tour la chanson. Tous trois s'en vont levant la tête : La vieille à la jaune binette, Les enfants aux roses museaux. Que la voix soit rude ou jolie, L'air est plein de mélancolie : Du mouron pour les p'tits oiseaux ! Le...
Votre beau thé, moins rare que vos yeux,Votre thé vert, fleuri, délicieux,Qui vaut quasi dix mille francs la livre,Moins que la fleur de vos yeux il enivreEt fait rêver qu'on s'en va dans les cieux. J'ai bu les deux aromes précieux ;Et jusqu'au jour dans mon lit...
On ne sait pourquoi cet homme prit naissance. Et pourquoi mourut-il ? On ne l'a pas connu. Il vint nu dans ce monde, et, pour comble de chance, Partit comme il était venu. La gaîté, le chagrin, l'espérance, la crainte, Ensemble ou tour à tour ont fait battre son cœur....
C'était un grand sculpteur que le Grec Praxitèle. La légende pourtant nous raconte qu'un jour, Voulant faire une coupe et ne rien mettre autour, Il ne vit point de forme assez pure pour elle. Mais le soir, fatigué de son travail rebelle, Comme il baisait un sein...
Au temps où les buissons flambent de fleurs vermeilles, Quand déjà le bout noir de mes longues oreilles Se voyait par-dessus les seigles encor verts, Dont je broutais les brins en jouant au travers, Un jour que, fatigué, je dormais dans mon gîte, La petits Margot me...
Elle mit son plus beau chapeau, son chapeau bleu, Et la robe que nul encor n'a dégrafée. Puis elle releva la boucle ébouriffée Que sa voilette avait fait redescendre un peu. Elle se dit : - C'est mal, très-mal ! Et comme il pleut ! Je serai faite, vrai, comme une...
On n'a pas vu le ciel aujourd'hui. Gris, opaque, Et très bas, le brouillard est resté suspendu. Les regards se brisaient au froid de cette plaque, Métal terni que nul rayon d'or n'a fendu. Vers le soir seulement, au bord du lourd couvercle Une lueur, ainsi qu'un fil...
Il pleut, et le vent vient du nord. Tout coule. Le firmament crève. Un bon temps pour noyer son rêve Dans l'Océan noir de la mort ! Noyons-le. C'est un chien qui mord. Houp ! lourde pierre et corde brève ! Et nous aurons enfin la trêve, Le sommeil sans vœu ni remord....
Je n'étais qu'une plante inutile, un roseau. Aussi je végétais, si frêle, qu'un oiseau En se posant sur moi pouvait briser ma vie. Maintenant je suis flûte et l'on me porte envie. Car un vieux vagabond, voyant que je pleurais, Un matin en passant m'arracha du marais,...
Dans le décor de la tapisserie ancienne La chatelaine est roide et son corsage est long. Un grand voile de lin pend jusqu'à son talon Du bout de son bonnet pointu de magicienne. Aux accords d'un rebec la belle musicienne Chante son chevalier, le fier preux au poil...
La neige est belle. Ô pâle, ô froide, ô calme vierge, Salut ! Ton char de glace est traîné par des ours, Et les cieux assombris tendent sur son parcours Un dais de satin jaune et gris couleur de cierge. Salut ! dans ton manteau doublé de blanche serge, Dans ton jupon...
D'un pas leste et galant sautant hors du bateau, Un grand seigneur, en très somptueux équipage Pose ses doigts gantés sur l'épaule du page Qui porte dans ses bras l'épée et le manteau. Le compliment en vers qu'on remettra bientôt Est barbouillé par un pédant sur une...
Venez à moi, claquepatins, Loqueteux, joueurs de musettes, Clampins, loupeurs, voyous, catins, Et marmousets, et marmousettes, Tas de traîne-cul-les-housettes, Race d'indépendants fougueux ! Je suis du pays dont vous êtes : Le poète est le Roi des Gueux. Vous que la...
M'a dit la pluie : Écoute Ce que chante ma goutte, Ma goutte au chant perlé. Et la goutte qui chante M'a dis ce chant perlé : Je ne suis pas méchante, Je fais mûrir le blé. Ne sois pas triste mine J'en veux à la famine. Si tu tiens à ta chair, Bénis l'eau qui t'ennuie...