17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Vous le dites m'amour ? Soyez religieuse, Portant le voile noir, franche d'ambitions, Que jeûner soit vos jeux, vos ris confessions, Et vos plus beaux habits une haire envieuse ! Ô la belle nonnain ! hé ! qu'elle est curieuse De savoir si au cloître on vit sans...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Arbres feuillus, dont la verdeur première Ombrage l'huis du palais non pareil Où le destin tient enclos ce bel œil Qui me ravit de sa vive lumière, Las ! plût au fils de la blonde Écumière, Qu'un jour préfix, dès l'Aube au doigt vermeil, Jusqu'au coucher des coursiers...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Arbres qui lamentez la cruelle infortune De ce pauvre garçon, qui trop audacieux, Dans le tour recourbé du grand plancher des cieux Osa pousser le char du frère de la Lune, Plus ne pleurez sa mort, plus grande est ma fortune, Mais sourcez avec moi un fleuve de vos...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
C'est une folie extrême D'être fidèle en amour. Il faut aimer qui nous aime, Et changer de jour en jour. Qui un seul but se propose Ne fait jamais grande chose. Les dames aiment le change, Et n'ont jamais de dessein Qui n'ait toujours du mélange, Et double ainsi que...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Déjà le ciel prenait sa cape noire, Le blond Soleil sommeillait sous les eaux, Quand mon esprit au fort de ses travaux, Songeant, brûlant, pressait ton corps d'ivoire. Mais le pauvret, ruiné pour le croire, Vit tout soudain au lever des chevaux, Qui du clair Pô...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Déjà Phoebus delà l'Espagne noire Avait plongé son char cloué de feux, Lorsque Morphée épandit sur mes yeux Ces jus sacrés qui ôtent la mémoire. Un grand tombeau tout de marbre et d'ivoire M'apparaissait, sur lequel en tous lieux Était écrit : " Hélène aux beaux...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Je voudrais bien sous la voûte infernale Être un Ixie en tes bras étendu, Presser ton corps heureusement rendu En cet état que mon cœur se l'étale. S'il m'advenait, nulle peine fatale Ne m'aigrirait ce bien trop attendu, Je semblerais un Adonis pendu Au col mignon de...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
L'oiseau miraculeux de l'heureuse Arabie Qui vit sans parangon sous le manteau des cieux, Quand il a sillonné le grand fleuve oublieux, Il respire en son corps une seconde vie. Sur le front d'un rocher d'un bois d'Éthiopie, Il desseigne son nid, puis élevant ses yeux...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Ô Songe doux, ô fantôme croyable Qui m'entretiens en l'amoureux plaisir ! Entre mes bras, Hélène, mon désir, Je te tenais cette nuit favorable, Je suçotais ta bouche désirable Des dieux du ciel, je touchais à loisir Ton blanc tétin, et savais bien choisir Sur ton beau...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Par l'effort du destin, ma gentille Cyprine Languissait l'autre jour dans son lit amoureux. Son beau front bleuissait, et son œil doucereux Éteignait peu à peu sa flammèche divine. Moi, pauvre, contemplant sa bouche coraline, Me rongeais coup sur coup d'un regret...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Pauvre Ixion, pauvre amant misérable, Infortuné, chétif, audacieux, Tu fis l'amour à la reine des cieux : Même dessein m'a rendu ton semblable. Une déesse, une nymphe adorable, Goûtant le miel d'un attrait gracieux, Sans y penser dans le ciel de ses yeux Logea d'abord...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Pourquoi de tes dédains sens-je la cruauté, Dis-moi, fière beauté ? Cet acte casuel trouble-t-il ta pensée ? Oui, car mes traîtres yeux ont attisé ce feu, A cause que j'ai vu Ton trésor le plus cher, dont tu t'es offensée. Belle, que n'ai-je vu en ce point malheureux...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Pourquoi faut-il que ta face divine Soit en tous temps sous ce triste velous, Et que tes yeux de mon plaisir jaloux Soient découverts pour blesser ma poitrine ? Dix mille fois, ma Nymphe, ma poupine, J'ai convoité d'imprimer par dessous Ton masque faux mille baisers...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Qui me peut réjouir puisque tu gis malade ? Mon départ n'aurait pas engendré ta langueur ? Ah ! nenni ! Mais tu feins, pour decevoir mon cœur, Ressentir les assauts de la Parque maussade ! Tu déguises ton teint de cette couleur fade Afin de me remplir d'alarmes et de...
17ème siècle, Joachim Bernier de La Brousse, Poèmes
Tout le long de la nuit et lorsqu'à notre jour Se découvrent les prés et les hautes montagnes, Seul et déconforté, je vais par les campagnes Comme un léger démon songeant en mon amour. Puis gisant dans l'enclos de mon gentil séjour, Je soupire sans cesse, accompagné...