Voici une petite sélection des plus beaux poèmes d'amour de Marc-Antoine Girard de Saint-Amant. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner les poèmes les plus beaux et les plus connus en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans...
Chanson à boire Payen, Maigrin, Butte, Gilot, Desgranges, Chasteaupers, et Dufour le bon falot, Qu'un chacun eslise son parrain Pour trinquer à ce prince lorrain ! Il nous permet qu'en liberté Sans aucun compliment on luy porte une santé. Beuvons donc, il nous fera...
Sus, sus, enfans ! qu'on empoigne la coupe ! Je suis crevé de manger de la soupe. Du vin ! du vin ! cependant qu'il est frais. Verse, garçon, verse jusqu'aux bords, Car je veux chiffler à longs traits A la santé des vivants et des morts. Pour du vin blanc, je n'en...
Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes les plus célèbres et les plus beaux de Marc-Antoine Girard de Saint-Amant, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables de ce poète en me basant sur mes...
(extrait) O ! que j'aime la solitude ! Que ces lieux sacrés à la nuit, Éloignés du monde et du bruit, Plaisent à mon inquiétude ! Mon Dieu ! Que mes yeux sont contents De voir ces bois qui se trouvèrent A la nativité du temps, Et que tous les Siècles révèrent, Être...
Fagoté plaisamment comme un vrai Simonnet, Pied chaussé, l'autre nu, main au nez, l'autre en poche, J'arpente un vieux grenier, portant sur ma caboche Un coffin de Hollande en guise de bonnet. Là, faisant quelquefois le saut du sansonnet Et dandinant du cul comme un...
(extraits) Quelle odeur sens-je en cette chambre ? Quel doux parfum de musc et d'ambre Me vient le cerveau réjouir Et tout le cœur épanouir ? Ha ! bon Dieu ! j'en tombe en extase : Ces belles fleurs qui, dans ce vase, Parent le haut de ce buffet, Feraient-elles bien...
(extraits) Le cœur plein d'amertume et l'âme ensevelie Dans la plus sombre humeur de la mélancolie, Damon, je te décris mes travaux intestins, Où tu verras l'effort des plus cruels destins Qui troublèrent jamais un pauvre misérable, À qui le seul trépas doit être...
Je viens de recevoir une belle missive De la nymphe qui prit mon âme au trébuchet, Et qui, scellant mon cœur de son divin cachet, Y voulut imprimer son image lascive. Il me fâche déjà que cette heure n'arrive Où je dois embrasser sa taille de brochet, Et jamais...
Accablé de paresse et de mélancolie, Je rêve dans un lit où je suis fagoté, Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté, Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie. Là, sans me soucier des guerres d'Italie, Du comte Palatin, ni de sa royauté, Je consacre un bel...
... J'ai vu ses beaux cheveux blonds, charme des regards, Sous l'ivoire d'un peigne alentour d'elle épars, Représenter au vrai le Pactole en sa source, Qui d'un haut marbre blanc faisant naître sa course, Tombe à gros bouillons d'or, et loin de soi s'enfuit, Excepté...
(extraits) ... Lors que ce chardon de Parnasse Ce vain épouvantail de chasse Ce Pot-pourri d'étranges mœurs, Ce moine bourru des rimeurs, Ce chaland de vieille tripière, Ce faquin orné de rapière, Cet esprit chaussé de travers, Ce petit fagoteur de vers, Vit sa pauvre...
Voycy les seuls côtaux, voycy les seuls valons Où Bacchus et Pomone ont estably leur gloire ; Jamais le riche honneur de ce beau territoire Ne ressentit l'effort des rudes aquilons. Les figues, les muscas, les pesches, les melons Y couronnent ce dieu qui se delecte à...
Zephire a bien raison d'estre amoureux de Flore ; C'est le plus bel objet dont il puisse jouyr ; On voit à son eclat les soins s'esvanouyr, Comme les libertez devant l'œil que j'adore. Qui ne seroit ravy d'entendre sous l'aurore Les miracles volans qu'au bois je viens...
Quelle estrange chaleur nous vient icy brusler ? Sommes-nous transportez sous la zone torride, Ou quelque autre imprudent a-t-il lasché la bride Aux lumineux chevaux qu'on voit estinceler ? La terre, en ce climat, contrainte à pantheler, Sous l'ardeur des rayons...
Jeune déesse au teint vermeil,Que l'Orient révère,Aurore, fille du Soleil,Qui nais devant ton père,Viens soudain me rendre le jour,Pour voir l'objet de mon amour. Certes, la nuit a trop duré ;Déjà les coqs t'appellent :Remonte sur ton char doré,Que les Heures...
Ces atomes de feu qui sur la neige brillent, Ces estincelles d'or, d'azur et de cristal Dont l'hyver, au soleil, d'un lustre oriental Pare ses cheveux blancs que les vents esparpillent ; Ce beau cotton du ciel dequoy les monts s'habillent, Ce pavé transparant fait du...
Coucher trois dans un drap, sans feu ni sans chandelle, Au profond de l'hiver, dans la salle aux fagots, Où les chats, ruminant le langage des Goths, Nous éclairent sans cesse en roulant la prunelle ; Hausser notre chevet avec une escabelle, Etre deux ans à jeun comme...
(extrait) Bacchus ! qui vois notre débauche, Par ton saint portrait que j'ébauche En m'enluminant le museau De ce trait que je bois sans eau ; Par ta couronne de lierre, Par la splendeur de ce grand verre, Par ton thyrse tant redouté, Par ton éternelle santé, Par...
(Extraits) Sur le luth éclatant de la noble Uranie, Que me vient d'apporter mon fidèle génie, Et joignant aux accords qui naissent de mes doigts Les saints et graves tons de ma nombreuse voix, Je chante hautement la première aventure D'un héros dont la gloire étonna...
(Extraits) Pendant que mon auguste reine Résiste aux outrages du sort, Muse, pour un dernier effort, Chantons sa gloire dans sa peine. Employons aujourd'hui, mais d'un air de grandeur, Un noble et saint reste d'ardeur Qui nous purge d'ingratitude Et comme fait ce bois...
Ruisseau qui cours après toi-même Et qui te fuis toi-même aussi, Arrête un peu ton onde ici Pour écouter mon deuil extrême. Puis, quand tu l'auras su, va-t'en dire à la mer Qu'elle n'a rien de plus amer. Raconte-lui comme Sylvie, Qui seule gouverne mon sort, A reçu le...
Le jour que je naquis on vit pleuvoir du sel ; Le soleil, en faisant son tour universel, De la soif qu'il souffrit but quasi toute l'onde, Et pensa d'un seul trait avaler tout le monde. De là sont provenus tant d'abîmes sans eaux, De là sont dérivés tant de rouges...
Phylis, je ne suis plus des rimeurs de ce siècle Qui font pour un sonnet dix jours de cul de plomb Et qui sont obligés d'en venir aux noms propres Quand il leur faut rimer ou sur coiffe ou sur poil. Je n'affecte jamais rime riche ni pauvre De peur d'être contraint de...
(extraits) Paisible et solitaire Nuit, Sans Lune et sans Étoiles, Renferme le Jour qui me nuit Dans tes plus sombres voiles ; Hâte tes pas, Déesse exauce-moi, J'aime une Brune comme toi. ... Ha ! voilà le jour achevé, Il faut que je m'apprête ; L'Astre de Vénus est...
Plaisirs d'un noble ami qui sait chérir ma veine, Mélanges gracieux de prés et de guérets, Rustique amphithéâtre où de sombres forêts S'élèvent chef sur chef pour voir couler la Seine. Délices de la vue, aimable et riche plaine ! On s'en va mettre à bas les trésors de...
Dans l'horreur d'un bois solitaire Où malgré l'œil du jour règne en tout temps la nuit, Tirsis, loin du monde qu'il fuit, Ne pouvant plus se taire, Chantait en pleurs le doux et triste sort Qui le livre à la mort. C'est donc une chose arrêtée (Disait ce pauvre amant,...
Voici le rendez-vous des Enfants sans souci, Que pour me divertir quelquefois je fréquente. Le maître a bien raison de se nommer La Plante Car il gagne son bien par une plante aussi. Vous y voyez Bilot, pâle morne et transi, Vomir par les naseaux une vapeur errante ;...
Enfin la haute Providence Qui gouverne à son gré le temps, Travaillant à notre abondance Rendra les laboureurs contents : Sus ! que tout le monde s'enfuie, Je vois de loin venir la pluie, Le ciel est noir de bout en bout Et ses influences bénignes Vont tant verser...
Vos attraits n'ont plus rien que l'épée et la cape ; Votre esprit est plus plat qu'un pied de pèlerin ; Vous pleurez plus d'onguent que n'en fait Tabarin, Et qui voit votre nez le prend pour une grappe. Vous avez le museau d'un vieux limier qui lape, L'œil d'un cochon...
(Extrait) Il vous sied bien, Monsieur le Tibre, De faire ainsi tant de façon, Vous dans qui le moindre poisson A peine a le mouvement libre : Il vous sied bien de vous vanter D'avoir de quoi le disputer A tous les fleuves de la terre ; Vous qui, comblé de trois...
Que de ton beau jardin les merveilles j'admire ! Que tout ce qu'on y voit, que tout ce qu'on y sent A d'aimables rapports avec le doux accent De ce divin oiseau qui chante et qui soupire ! Qu'après ces rares sons dont triomphe ta lyre, Mon oreille se plait au tonnerre...
(extraits) ... Tout ce qu'autrefois j'ai chanté De la Mer en ma Solitude, En ce lieu m'est représenté Où souvent je fais mon étude : J'y vois ce grand Homme marin Qui d'un véritable burin Vivait ici dans la mémoire Mon cœur en est tout interdit Et je me sens forcé...
Là, de pieds et de mains, les hommes noirs de crimes Des arbres les plus hauts gagnaient les vertes cimes ; L'effroi désespéré redoublait leurs efforts, Et l'on voyait pâtir leurs membres et leurs corps. Ici, l'un au milieu de sa vaine entreprise, Pour son peu de...
Assis sur un fagot, une pipe à la main, Tristement accoudé contre une cheminée, Les yeux fixés vers terre, et l'âme mutinée, Je songe aux cruautés de mon sort inhumain. L'espoir qui me remet du jour au lendemain, Essaye à gagner temps sur ma peine obstinée, Et me...
Assis sur le bord d'un chantier Avec des gens de mon métier, C'est-à-dire avec une troupe Qui ne jure que par la coupe, Je m'écrie, en lâchant un rot : Béni soit l'excellent Bilot ! Il nous a donné un fromage A qui l'on doit bien rendre hommage. Ô Dieu ! quel manger...
Fagoté plaisamment comme un vrai Simonnet, Pied chaussé, l'autre nu, main au nez, l'autre en poche, J'arpente un vieux grenier, portant sur ma caboche Un coffin de Hollande en guise de bonnet. Là, faisant quelque fois le saut du sansonnet, Et dandinant du cul comme un...
Ici la même symétrie A mis toute son industrie Pour faire en ce bois écarté Le Palais de la Volupté. Jamais le vague Dieu de l'Onde, Ni celui des clartés du monde N'entreprirent rien de plus beau Quand, sans trident et sans flambeau, D'une volonté mutuelle Ils mirent...