Ashtaroth, Belzébuth, Bélial et Moloch Fendent la nuit d'hiver, massive comme un roc, De leurs iles et de leur souffle de fournaise, Et, sur les murs lépreux de Suburra, Moloch De son pouce sanglant trace le nombre : treize. Ashtaroth, Belzébuth, Bélial et Moloch Ont... Tu m'apportes l'ardeur des nuits de Palestine. Sur ton front, serein comme un feu d'autel, Brûle, sceau mystique, empreinte divine, La gloire de ta race, ô fille d'Israël ! Ton corps a les parfums du corps de Bethsabée, Pâleur de lotus et de nénuphar. Un saphir... Je ne danserai pas sur ton tréteau banal, Avec tes histrions et tes prostituées. Lorsque fermente en moi la tristesse du vin, J'erre, exagérant mon verbe de pitre, Mentant comme un prêtre et comme un devin Ma loquacité pérore et chapitre Devant la foule aux remous de... Quittons la léthargie heureuse des maisons, Le carmin des rosiers et le parfum des pommes Et les vergers où meurt l'ondoiement des saisons, Car nous ne sommes plus de la race des hommes. Nous irons sous les ifs où s'attarde la nuit, Où le souffle des Morts vole, comme... Elles attendent, dans l'or bleu d'un réverbère, Quand la nuit des cités tragiques délibère Au pied d'un réverbère. Elles attendent… Et, frissonnant de dégoût, Les Fleurs, sous leurs doigts gris, leur haleine d'égout, Ont blêmi de dégoût. L'âpre fraternité de leurs... La Haine nous unit, plus forte que l'Amour. Nous haïssons le rire et le rythme du jour, Le regard du printemps au néfaste retour. Nous haïssons la face agressive des mâles. Nos cœurs ont recueilli les regrets et les râles Des Femmes aux fronts lourds, des Femmes aux... Le temple abandonné de la Vénus latine Se recule et s'estompe à travers les embruns, Et le déroulement rituel des parfums Ne tourbillonne plus vers l'Image Divine. Les roses, sur le marbre enfiévré par leur sang, N'ont plus leur rouge ardeur de rire et de rapine : Le... Parmi le boréal silence, le zénith Irradie âprement aux jardins d'aconit. Enigmes et remords, les yeux des Nyctalopes Reflètent la perplexité des horoscopes, Et les musiciens, frères des Séraphim, Ecoutent murmurer la harpe d'Eloïm. De glauques nénuphars charment le... Je n'ai point contemplé le mirage des formes, Je n'ai point désiré l'oasis des couleurs, J'ai su me détourner de la saveur des cormes Et des mûres de pourpre et des figues en fleurs. Mes doigts n'ont point pétri le moelleux des étoffes. J'ai fui, comme devant un... Quelqu'un, je crois, se souviendra dans L'avenir de nous. Mon souci. Psappha Dans l'avenir gris comme une aube incertaine, Quelqu'un, je le crois, se souviendra de nous, En voyant brûler sur l'ambre de la plaine L'automne aux yeux roux. Un être parmi les êtres de la... Vois, tandis que gauchit la bruine sournoise, Les nuages pareils à des chauves-souris, Et là-bas, gris et bleu sous les cieux bleus et gris, Ruisseler le reflet pluvieux de l'ardoise. O mon divin Tourment, dans tes yeux bleus et gris S'aiguise et se ternit le reflet... Le blond zodiaque détruit Ses énigmatiques algèbres, Et les cygnes noirs de la nuit Glissent sur un lac de ténèbres. Tu me tends, d'un geste onduleux, Tes mains où le lotus se fane. A travers les feuillages bleus Tu souris, comme Viviane. Je retrouve les chers... Les Morts aveugles sont assis dans les tombeaux, Ils ouvrent leurs yeux larges et stupides Devant la lueur rouge des flambeaux, Et leurs yeux béants sont des gouffres vides… Dardant vers la nuit leurs regards stupides, Les Morts aveugles sont assis dans les tombeaux.... Et je regrette et je cherche… Psappha Les oliviers, changeants et frais comme les vagues, Recueillent gravement tes murmures légers, Psappha, Divinité des temples d'orangers, Dont le chant surpassa le chant des étrangers… La montagne a des plis musicalement vagues…... Le soir, doux berger, développe Son rustique solo… Je mâche un brin d'héliotrope Comme Fra Diavolo. La nuit latente fume, et cuve Des cendres, tel un noir Vésuve, Voilant d'une vapeur d'étuve La lune au blanc halo. Je suis la fervente disciple De la mer et du soir. La... Pâle et mélancolique ainsi qu'une malade, Un tapis fondu languit sous tes pieds. Plus majestueux qu'un temple de jade, Les magnolias et les tulipiers Ont laissé pleuvoir la nuit de leur voûte. Tramé dans un soir aux bleus inconnus Par de brunes mains que l'été... Vous n'êtes rien pour moi. Pour moi, je n'ai point de ressentiment, mais j'ai l'âme sereine. Psappha Vous qui me jugez, vous n'êtes rien pour moi. J'ai trop contemplé les ombres infinies. Je n'ai point de l'orgueil de vos fleurs, ni l'effroi De vos calomnies. Vous ne... CHANSON NORVEGIENNE CHŒUR Comme un vol de cygnes sauvages, Battements d'ailes vers le Nord, Passe le vol des blancs nuages, Chassés par la bise qui mord. RECIT Viens, nous respirerons les parfums de la neige. Les brumes auront le bleu de tes regards froids. Tes... L'ombre étouffe le rire étroit des Emmurées. Leur illusoire appel s'étrangle dans la nuit. Leur front implore en vain la brise qui s'enfuit Vers l'Ouest, où les mers sommeillent, azurées. Leur cécité profonde ignore les marées Des couleurs, les reflux de la fleur et... La mer porte le poids voluptueux des Iles… Le lapis lazuli des ondes infertiles Sollicite le frais recueillement des Iles. Iles d'hiver, ô fleurs de la nacre et du nord ! Lorsque l'ombre a tressé les roses de la mort, Les Iles ont jailli de la nacre et du nord. Elles...