Le Soleil, ayant laissé le vaste tour du ciel en paix, avait fini sa course et plongé ses chevaux fougueux dans le sein des ondes de l’Hespérie.
Le bord de l’horizon était encore rouge comme la pourpre et enflamé de rayons ardents qu’il y avait répandus sur son passage.
La brûlante Canicule desséchait la terre ; toutes les plantes altérées languissaient ; les fleurs, ternies, penchaient leurs têtes et leurs tiges, malades, ne pouvaient plus les soutenir ; les Zéphyrs mêmes, retenaient leurs douces haleines ; l’air que les animaux respiraient, était semblable à de l’eau tiède.
La Nuit, qui répand avec ses ombres une douce fraîcheur, ne pouvait tempérer la chaleur dévorante que le jour avait causée:elle ne pouvait verser sur les hommes, abattus et défaillants, ni la rosée qu’elle fait distiller quand Vesper brille à la queue des autres étoiles, ni cette moisson de pavots, qui font sentir les charmes du sommeil à toute la nature fatiguée.
Le Soleil seul, dans le sein de Téthys, jouissait d’un profond repos ; mais ensuite, quand il fut obligé de remonter sur son char, attelé par les Heures et devancé par l’Aurore, qui sème son chemin de roses, il aperçut tout l’Olympe couvert de nuages ; il vit les restes d’une tempête qui avait effrayé les mortels pendant la nuit.
Les nuages étaient encore empestés de l’odeur des vapeurs soufrées qui avaient allumé les éclairs et fait gronder le menaçant tonnerre ; les Vents, séditieux, ayant rompu leurs chaînes et forcé leurs cachots profonds, mugissaient encore dans les vastes plaines de l’air; des torrents tombaient des montagnes dans tous les vallons.
Celui dont l’œil plein de rayons anime toute la nature, voyait de toutes parts, en se levant, le reste d’un cruel orage.
Mais, ce qui l’émut davantage, il vit un jeune nourrisson des Muses, qui lui était fort chèr et à qui la tempête avait dérobé le sommeil, lorsqu’il commençait déjà à étendre ses sombres ailes sur ses paupières.
Il fut sur le point de ramener ses chevaux en arrière et de retarder le jour, pour rendre le repos à celui qui l’avait perdu.
« Je veux, dit-il, qu’il dorme : le sommeil rafraîchira son sang, apaisera sa bile, lui donnera la santé et la force dont il aura besoin pour imiter les travaux d’Hercule, lui inspirera, je ne sais quelle douceur tendre qui pourrait seule lui manquer. Pourvu qu’il dorme, qu’il rie, qu’il adoucisse son tempérament, qu’il aime les jeux de la société, qu’il prenne plaisir à aimer les hommes et à se faire aimer d’eux, toutes les grâces de l’esprit et du corps viendront en foule pour l’orner. »
Fénelon
Pour l'Amoureux de Littérature en Vous
Je suis Johann, fondateur de Poetica Mundi, poète et artisan du cuir. Je vous invite à visiter notre boutique dédiée aux amateurs de lecture et d'écriture :
- eBooks : anthologies, idées pour créer de la poésie, livres de coloriage...
- Articles en cuir faits main : marque-pages, carnets de notes, porte-pages…
- Poèmes personnalisés.

Plus de Poésie Gratuite
- Activités, Livres, Poésie à imprimer, Poèmes par e-mail.
- Poetica Mundi sur YouTube et Instagram.
- Cliquez ci-dessous pour découvrir un poème.
Poetica Mundi c'est plus de 17000 poèmes, de la poésie sur YouTube et des activités de méditation créatrice. Blogueur et amateur de poésie, j'aime partager notre belle poésie française avec mes lecteurs. Qu'elle fasse partie de votre quotidien comme elle fait partie du miens et vous apporte de la détente et de la joie. Johann
