Voici une belle sélection de poèmes sur le mois d'octobre.

Vers Éternels - Votre Histoire en Poésie

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Matin d'Octobre - François Coppée

C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. Ou peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L'érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n'est pas l'hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l'air tout rose,
On croirait qu'il neige de l'or.

Mois d'octobre - François Coppée

Avant que le froid glace les ruisseaux
Et voile le ciel de vapeurs moroses,
Écoute chanter les derniers oiseaux,
Regarde fleurir les dernières roses.

Octobre permet un moment encor
Que dans leur éclat les choses demeurent ;
Son couchant de pourpre et ses arbres d'or
Ont le charme pur des beautés qui meurent.

Tu sais que cela ne peut pas durer,
Mon cœur ! mais, malgré la saison plaintive,
Un moment encor tâche d'espérer
Et saisis du moins l'heure fugitive.

Bâtis en Espagne un dernier château,
Oubliant l'hiver, qui frappe à nos portes
Et vient balayer de son dur râteau
Les espoirs brisés et les feuilles mortes.

Les Arbres d’octobre - Albert Lozeau

Au soleil, le matin, les arbres sont en or ;
Octobre leur a fait des feuilles précieuses
Qui tremblent à la brise et, toujours anxieuses,
Craignent le vent d’automne en qui passe la mort.

C’est l’immobilité maintenant qu’elles aiment,
Ou, venant à l’entour des branches voltiger,
Le souffle inoffensif qui les frôle, léger,
Et fait luire les tons jaunes qui les parsèment

Combien choiront avant le doux soir automnal !
Toujours sur le trottoir il en neige quelqu’une.
Ce doit être, là-haut, une angoisse à chacune
Quand la petite sœur quitte l’arbre natal…

Mais l’orage viendra les pacifier toutes !
Un grand coup de vent dur tordra l’arbre soudain,
Et comme des oiseaux qu’on chasse du jardin,
Les feuilles partiront en l’air, tombant aux routes,

Et les seuils en seront dorés jusqu’au matin.

Octobre - Albert Lozeau

Adieu, beau jour d’automne au firmament si bleu,
Feuilles brunes encore à l’arbre, hier, adieu !
Le vent froid passe avec des plaintes adoucies,
Et les petits oiseaux ont des âmes transies
Sur le pavé sonore on entend fuir les pas :
L’heure marche, elle aussi, mais on n’y songe pas !
Octobre, mois royal dont les couchants superbes
Projettent leurs reflets sur les dernières herbes,
Octobre se fait vieux et meurt tous les matins
Dans le lit sépulcral des brouillards argentins.
Sa douce gloire laisse au cœur une lumière
Resplendissante, et moins que son règne, éphémère.
Car ton soleil se couche en notre souvenir,
Octobre, et chaque jour il peut en revenir !
La pensée, en rêvant de splendeur, le suscite,
Et soudain, triomphait, voilà qu’il ressuscite !

Salut, beau jour d’automne où mon cœur s’est complu,
Feuilles tombant de l’arbre en tournoyant, salut !

Octobre - Anatole Le Braz

Octobre m'apparaît comme un parc solitaire :
Les mûres frondaisons commencent à brunir.
Et des massifs muets monte une odeur légère,
Cet arôme plus doux des fleurs qui vont mourir.

L'étang, les yeux voilés, rêve, plein de mystère,
Au fantôme ondoyant de quelque souvenir ;
Une langueur exquise a pénétré la terre,
Le temps même a plié son aile pour dormir.

Le ciel, plus imprécis, fait l'âme plus profonde.
On sent flotter en soi tout le passé du monde
Et, secoué soudain d'un grand frisson pieux,

L'on croit ouïr au loin des rumeurs sibyllines,
Tandis que, dans la pourpre ardente des collines.
Semble saigner encor le sang des anciens dieux.

Octobre est doux - Albert Samain

Octobre est doux. - L'hiver pèlerin s'achemine
Au ciel où la dernière hirondelle s'étonne.
Rêvons... le feu s'allume et la bise chantonne.
Rêvons... le feu s'endort sous sa cendre d'hermine.

L'abat-jour transparent de rose s'illumine.
La vitre est noire sous l'averse monotone.
Oh ! le doux "remember" en la chambre d'automne,
Où des trumeaux défunts l'âme se dissémine.

La ville est loin. Plus rien qu'un bruit sourd de voitures
Qui meurt, mélancolique, aux plis lourds des tentures...
Formons des rêves fins sur des miniatures.

Vers de mauves lointains d'une douceur fanée
Mon âme s'est perdue ; et l'Heure enrubannée
Sonne cent ans à la pendule surannée...

Octobre - William Chapman

Le ciel est tout couvert de nuages marbrés.
L’écho vibre au lointain comme un bronze d’alarmes.
Chaque nuit le gel mord les rameaux diaprés,
Et les feuilles des bois tombent comme des larmes.

Il vente, il grêle, il pleut. Les lourds torrents gonflés
Dans les vallons déserts grondent comme les fauves.
Pour des bords plus cléments les maestros ailés
Désertent, inquiets, les bosquets demi-chauves.

Des rayons hésitants tombent comme à regret
Du sombre firmament sur la terre alarmée.
Adieu les fleurs ! adieu les chants sous la ramée !
Adieu les rendez-vous au bord de la forêt !

Mais, comme le flambeau divin de l’Espérance
Fait envoler la nuit de tout cœur douloureux,
Le radieux soleil percera de ses feux
La brume qui dérobe aux yeux l’azur immense.

Midi flamboie encore, et les pêcheurs, toujours
Patients, sur les eaux laissent flotter leurs lièges.
Les vieux trappeurs, campés au fond des grands bois sourds,
Le fusil sous le bras, vont visiter leurs pièges.

De l’aube jusqu’au soir, sur le sol morne et froid,
Qui berce au vent sapins, ormes, frênes, érables,
Retentissent des chocs sinistres, formidables,
Où se mêlent des cris de triomphe et d’effroi.

Ce sont les défricheurs qui causent ces vacarmes :
Avec le fer brutal ils renversent les fûts
D’arbres portant jusqu’à l’éther leurs fronts touffus.
Et les feuilles toujours tombent comme des larmes.

Paysage d’octobre - Maurice Rollinat

Le torrent a franchi ses bords
Et gagné la pierraille ocreuse ;
Le meunier longe avec efforts
L’ornière humide qui se creuse.
Déjà le lézard engourdi
Devient plus frileux d’heure en heure ;
Et le soleil du plein midi
Est voilé comme un œil qui pleure.

Les nuages sont revenus,
Et la treille qu’on a saignée
Tord ses longs bras maigres et nus
Sur la muraille renfrognée.
La brume a terni les blancheurs
Et cassé les fils de la Vierge,
Et le vol des martin-pêcheurs
Ne frissonne plus sur la berge.

Les arbres se sont rabougris ;
La chaumière ferme sa porte,
Et le petit papillon gris
A fait place à la feuille morte.
Plus de nénuphars sur l’étang ;
L’herbe languit, l’insecte râle,
Et l’hirondelle en sanglotant
Disparaît à l’horizon pâle.

Près de la rivière aux gardons
Qui clapote sous les vieux aulnes,
Le baudet cherche les chardons
Que rognaient si bien ses dents jaunes.
Mais comme le bluet des blé,
Comme la mousse et la fougère,
Les grands chardons s’en sont allés
Avec la brise et la bergère.

Tout pelotonné sur le toit
Que l’atmosphère mouille et plombe,
Le pigeon transi par le froid
Grelotte auprès de la colombe ;
Et, tous deux, sans se becqueter,
Trop chagrins pour faire la roue,
Ils regardent pirouetter
La girouette qui s’enroue.

Au-dessus des vallons déserts
Où les mares se sont accrues,
À tire-d’aile, dans les airs
Passe le triangle des grues ;
Et la vieille, au bord du lavoir,
Avec des yeux qui se désolent,
Les regarde fuir et croit voir
Les derniers beaux jours qui s’envolent.

Dans les taillis voisins des rocs
La bécasse fait sa rentrée ;
Les corneilles autour des socs
Piétinent la terre éventrée,
Et, décharné comme un fagot,
Le peuplier morne et funèbre
Arbore son nid de margot
Sur le ciel blanc qui s’enténèbre.

Un soir d’octobre - Paul Verlaine

L’automne et le soleil couchant ! Je suis heureux !
Du sang sur de la pourriture !
L’incendie au zénith ! La mort dans la nature !
L’eau stagnante, l’homme fiévreux !

Oh ! c’est bien là ton heure et ta saison, poète
Au cœur vide d’illusions,
Et que rongent les dents de rats des passions,
Quel bon miroir, et quelle fête !

Que d’autres, des pédants, des niais ou des fous,
Admirent le printemps et l’aube,
Ces deux pucelles-là, plus roses que leur robe ;

Moi, je t’aime, âpre automne, et te préfère à tous
Les minois d’innocentes, d’anges,
Courtisane cruelle aux prunelles étranges.

Octobre - Louis-Honoré Fréchette

Les feuilles des bois sont rouges et jaunes ;
La forêt commence à se dégarnir ;
L'on se dit déjà : l'hiver va venir,
Le morose hiver de nos froides zones.

Sous le vent du nord tout va se ternir...
Il ne reste plus de vert que les aulnes,
Et que les sapins dont les sombres cônes
Sous les blancs frimas semblent rajeunir.

Plus de chants joyeux ! plus de fleurs nouvelles !
Aux champs moissonnés les lourdes javelles
Font sous leur fardeau crier les essieux.

Un brouillard dormant couvre les savanes ;
Les oiseaux s'en vont, et leurs caravanes
Avec des cris sourds passent dans les cieux !

Octobre, vers le vieux château - Germain Nouveau

Octobre, vers le vieux château, dont le portail
Pleure et rit quelque part dans Ponson du Terrail,
Guide cet excellent notaire de campagne
Que vous avez connu, décent et noir, la cagne
Aux genoux, mais qui, doux disciple de Rousseau,
Fait ce voyage à pied, malgré la pluie à seau
Lui détraquant un beau pépin rose qu'il gère
D'une main molle  ; il chante  : «  Il pleut, il pleut, Bergère,   »
Allègre, et certain d'être, ô le gros polisson  !
Le bienvenu du vieux château, cher à Ponson  !

Roses d'octobre - Émile Nelligan

Pour ne pas voir choir les roses d'automne,
Cloître ton cœur mort en mon cœur tué.
Vers des soirs souffrants mon deuil s'est rué,
Parallèlement au mois monotone.

Le carmin tardif et joyeux détonne
Sur le bois dolent de roux ponctué…
Pour ne pas voir choir les roses d'automne,
Cloître ton cœur mort en mon cœur tué.

Là-bas, les cyprès ont l'aspect atone ;
À leur ombre on est vite habitué,
Sous terre un lit frais s'ouvre situé ;
Nous y dormirons tous deux, ma mignonne,

Pour ne pas voir choir les roses d'automne.

Soirs d'octobre - Émile Nelligan

— Oui, je souffre, ces soirs, démons mornes, chers Saints.
— On est ainsi toujours au soupçon des Toussaints.
— Mon âme se fait dune à funèbres hantises.
— Ah ! Donne-moi ton front, que je calme tes crises.

— Que veux-tu ? je suis tel, je suis tel dans ces villes,
Boulevardier funèbre échappé des balcons,
Et dont le rêve élude, ainsi que des faucons,
L'affluence des sots aux atmosphères viles.

Que veux-tu ? je suis tel… Laisse-moi reposer
Dans la langueur, dans la fatigue et le baiser,
Chère, bien-aimée âme où vont les espoirs sobres…

Écoute ! Ô ce grand soir, empourpré de colères,
Qui, galopant, vainqueur des batailles solaires,
Arbore l'Étendard triomphal des Octobres !

Rayons d’octobre (I) - Nérée Beauchemin

Octobre glorieux sourit à la nature.
On dirait que l’été ranime les buissons.
Un vent frais, que l’odeur des bois fanés sature,
Sur l’herbe et sur les eaux fait courir ses frissons.

Le nuage a semé les horizons moroses,
De ses flocons d’argent. Sur la marge des prés,
Les derniers fruits d’automne, aux reflets verts et roses,
Reluisent à travers les rameaux diaprés.

Forêt verte qui passe aux tons chauds de l’orange ;
Ruisseaux où tremble un ciel pareil au ciel vernal ;
Monts aux gradins baignés d’une lumière étrange.
Quel tableau ! quel brillant paysage automnal !

À mi-côte, là-bas, la ferme ensoleillée,
Avec son toit pointu festonné de houblons,
Paraît toute rieuse et comme émerveillée
De ses éteules roux et de ses chaumes blonds.

Aux rayons dont sa vue oblique est éblouie,
L’aïeul sur le perron familier vient s’asseoir :
D’un regain de chaleur sa chair est réjouie,
Dans l’hiver du vieillard, il fait moins froid, moins noir.

Calme et doux, soupirant vers un lointain automne,
Il boit la vie avec l’air des champs et des bois,
Et cet étincelant renouveau qui l’étonne
Lui souffle au cœur l’amour des tendres autrefois.

De ses pieds délicats pressant l’escarpolette,
Un jeune enfant s’enivre au bercement rythmé,
Semblable en gentillesse à la fleur violette
Que l’arbuste balance au tiède vent de mai.

Près d’un vieux pont de bois écroulé sur la berge,
Une troupe enfantine au rire pur et clair,
Guette, sur les galets qu’un flot dormant submerge,
La sarcelle stridente et preste qui fend l’air.

Vers les puits dont la mousse a verdi la margelle,
Les lavandières vont avec les moissonneurs ;
Sous ce firmament pâle éclate de plus belle
Le charme printanier des couples ricaneurs.

Et tandis que bruit leur babillage tendre,
On les voit déroulant la chaîne de métal
Des treuils mouillés, descendre et monter et descendre
La seille d’où ruisselle une onde de cristal.

Rayons d’octobre (II) - Nérée Beauchemin

À peine les faucheurs ont engrangé les gerbes
Que déjà les chevaux à l’araire attelés
Sillonnent à travers les chardons et les herbes
La friche où juin fera rouler la mer des blés.

Fécondité des champs ! cette glèbe qui fume,
Ce riche et fauve humus, recèle en ses lambeaux
La sève qui nourrit et colore et parfume
Les éternels trésors des futurs renouveaux.

Les labours, encadrés de pourpre et d’émeraude,
Estompent le damier des prés aux cent couleurs.
De sillons en sillons, les bouvreuils en maraude
Disputent la becquée aux moineaux querelleurs.

Et l’homme, aiguillonnant la bête, marche et marche,
Pousse le coutre. Il chante, et ses refrains plaintifs
Évoquent l’âge où l’on voyait le patriarche
Ouvrir le sol sacré des vallons primitifs.

Rayons d’octobre (III) - Nérée Beauchemin

Écoutez : c’est le bruit de la joyeuse airée
Qui, dans le poudroîment d’une lumière d’or,
Aussi vive au travail que preste à la bourrée,
Bat en chantant les blés du riche messidor.

Quel gala ! pour décor, le chaume qui s’effrange ;
Les ormes, les tilleuls, le jardin, le fruitier
Dont la verdure éparse enguirlande la grange,
Flotte sur les ruisseaux et jonche le sentier.

Pour musique le souffle errant des matinées ;
La chanson du cylindre égrenant les épis ;
Les oiseaux et ces bruits d’abeilles mutinées
Que font les gais enfants dans les meules tapis.

En haut, sur le gerbier que sa pointe échevèle,
La fourche enlève et tend l’ondoyant gerbillon.
En bas, la paille roule et glisse par javelle
Et vole avec la balle en léger tourbillon.

Sur l’aire, les garçons dont le torse se cambre,
Et les filles, leurs sœurs rieuses, déliant
L’orge blonde et l’avoine aux fines grappes d’ambre,
Font un groupe à la fois pittoresque et riant.

En ce concert de franche et rustique liesse,
La paysanne donne une note d’amour.
Parmi ces rudes fronts hâlés, sa joliesse
Évoque la fraîcheur matinale du jour.

De la batteuse les incessantes saccades
Ébranlent les massifs entraits du bâtiment.
Le grain doré jaillit en superbes cascades.
Tous sont fiers des surplus inouïs du froment.

Déjà tous les greniers sont pleins. Les gens de peine
Chancellent sous le poids des bissacs. Au milieu
Des siens, le père, heureux, à mesure plus pleine,
Mesure et serre à part la dîme du bon Dieu.

Il va, vient. Soupesant la précieuse charge
Et tournant vers le ciel son fier visage brun,
Le paysan bénit Celui dont la main large
Donne au pieux semeur trente setiers pour un.

Rayons d’octobre (IV) - Nérée Beauchemin

Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine,
Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin :
L’œil ne découvre plus les pourpres de la plaine
Ni les flocons moelleux du nuage argentin.

Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives
S’éteignent tristement dans les cieux assombris.
La campagne a voilé ses riches perspectives.
L’orme glacé frissonne et pleure ses débris.

Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.

Le jour meurt, l’eau s’éplore et la terre agonise.
Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant
Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise
Avec le sifflement monotone du vent.

Soir d'octobre - Léon Dierx

Un long frisson descend des coteaux aux vallées ;
Des coteaux et des bois, dans la plaine et les champs,
Le frisson de la nuit passe vers les allées.
- Oh ! l'angelus du soir dans les soleils couchants ! -
Sous une haleine froide au loin meurent les chants,
Les rires et les chants dans les brumes épaisses.
Dans la brume qui monte ondule un souffle lent ;
Un souffle lent répand ses dernières caresses,
Sa caresse attristée au fond du bois tremblant ;
Les bois tremblent ; la feuille en flocon sec tournoie,
Tournoie et tombe au bord des sentiers désertés.
Sur la route déserte un brouillard qui la noie,
Un brouillard jaune étend ses blafardes clartés ;
Vers l'occident blafard traîne une rose trace,
Et les bleus horizons roulent comme des flots,
Roulent comme une mer dont le flot nous embrasse,
Nous enlace, et remplit la gorge de sanglots.
Plein du pressentiment des saisons pluviales,
Le premier vent d'octobre épanche ses adieux,
Ses adieux frémissants sous les feuillages pâles,
Nostalgiques enfants des soleils radieux.
Les jours frileux et courts arrivent. C'est l'automne.
- Comme elle vibre en nous, la cloche qui bourdonne ! -
L'automne, avec la pluie et les neiges, demain
Versera les regrets et l'ennui monotone ;
Le monotone ennui de vivre est en chemin !
Plus de joyeux appels sous les voûtes ombreuses ;
Plus d'hymnes à l'aurore, ou de voix dans le soir
Peuplant l'air embaumé de chansons amoureuses !
Voici l'automne ! Adieu, le splendide encensoir
Des prés en fleurs fumant dans le chaud crépuscule !
Dans l'or du crépuscule, adieu, les yeux baissés,
Les couples chuchotants dont le cœur bat et brûle,
Qui vont la joue en feu, les bras entrelacés,
Les bras entrelacés quand le soleil décline !
- La cloche lentement tinte sur la colline. -
Adieu, la ronde ardente, et les rires d'enfants,
Et les vierges, le long du sentier qui chemine,
Rêvant d'amour tout bas sous les cieux étouffants !
- Âme de l'homme, écoute en frémissant comme elle
L'âme immense du monde autour de toi frémir !
Ensemble frémissez d'une douleur jumelle.
Vois les pâles reflets des bois qui vont jaunir ;
Savoure leur tristesse et leurs senteurs dernières,
Les dernières senteurs de l'été disparu ;
- Et le son de la cloche au milieu des chaumières ! -
L'été meurt ; son soupir glisse dans les lisières.
Sous le dôme éclairci des chênes a couru
Leur râle entre-choquant les ramures livides.
Elle est flétrie aussi, ta riche floraison,
L'orgueil de ta jeunesse ! et bien des nids sont vides,
Âme humaine, où chantaient dans ta jeune saison
Les désirs gazouillants de tes aurores brèves.
Âme crédule ! écoute en toi frémir encor,
Avec ces tintements douloureux et sans trêves,
Frémir depuis longtemps l'automne dans tes rêves,
Dans tes rêves tombés dès leur premier essor.
Tandis que l'homme va, le front bas, toi, son âme,
Écoute le passé qui gémit dans les bois !
Écoute, écoute en toi, sous leur cendre et sans flamme,
Tous tes chers souvenirs tressaillir à la fois
Avec le glas mourant de la cloche lointaine !
Une autre maintenant lui répond à voix pleine.
Écoute à travers l'ombre, entends avec langueur
Ces cloches tristement qui sonnent dans la plaine,
Qui vibrent tristement, longuement, dans ton cœur !

Matin d'octobre - André Lemoyne

Le soleil s'est levé rouge comme une sorbe
Sur un étang des bois : — il arrondit son orbe
Dans le ciel embrumé, comme un astre qui dort ;
Mais le voilà qui monte en éclairant la brume,
Et le premier rayon qui brusquement s'allume
À toute la forêt donne des feuilles d'or.

Et sur les verts tapis de la grande clairière,
Ferme dans ses sabots, marche en pleine lumière
Une petite fille (elle a sept ou huit ans).
Avec un brin d'osier menant sa vache rousse,
Elle connaît déjà l'herbe fine qui pousse
Vive et drue, à l'automne, au bord frais des étangs.

Oubliant de brouter, parfois la grosse bête,
L'herbe aux dents, réfléchit et détourne la tête,
Et ses grands yeux naïfs, rayonnants de bonté,
Ont comme des lueurs d'intelligence humaine :
Elle aime à regarder cette enfant qui la mène,
Belle petite brune ignorant sa beauté.

Et, rencontrant la vache et la petite fille,
Un rouge-gorge en fête à plein cœur s'égosille ;
Et ce doux rossignol de l'arrière-saison,
Ebloui des effets sans connaître les causes,
Est tout surpris de voir aux églantiers des roses
Pour la seconde fois donnant leur floraison.

Octobre à son manteau d'azur fourré - Charles Guérin

Octobre à son manteau d'azur fourré de vair
Arbore ce matin les joyaux de l'hiver.
Le ruisseau fume, un fin brouillard couvre la berge,
Le jardin blanc miroite au soleil, l'herbe fond
Et chatoie et ses fils de perles se défont.
Un givre étincelant ouvrage d'argent vierge
Le buis sombre et la treille et les rosiers.
Et toi,
Qui foules, attentive au craquement des feuilles,
Le sol éblouissant et dur, pleine d'émoi
Et de pitié, d'un doigt malhabile, tu cueilles
Toute cette rigide et vaine floraison
L'œillet déjà tardif de l'arrière-saison,
Les pesants dahlias ruchés, les tristes roses
Étreintes par leur froide armure de cristal.
Et te sachant mourir, hélas du même mal,
Tu formes un bouquet de tes sœurs et tu poses
Tes lèvres à leur sein glacé, pieusement,
Tandis qu'ivre d'amour et d'un secret tourment,
Mes yeux mêlés aux tiens que la lumière dore,
Je cherche, ô mon enfant trop pensive, à puiser
Sur ta bouche en un long et sanglotant baiser
Ces parfums qu'une fleur gelée exhale encore.

Ô veille de Toussaint et dernier soir d'octobre. - Charles Guérin

Ô veille de Toussaint et dernier soir d'octobre !
Le ciel est une ruche où bourdonnent les cloches,
Et le soleil pâlit sur le jardin doré :
De même, à l'occident large et pur de ma vie,
Dans un suprême adieu d'amour je descendrai.
La glycine, crispée, avec mélancolie
Se balance au perron de la maison natale,
Et, des arbres, du sol, des massifs nus, s'exhale
L'amer et froid parfum du vieil âge des choses.
Je viens, boutons de miel, de chair, de nacre mauve.
Vous cueillir pour ma belle enfant, roses tardives ;
Car mes doigts prévoyants, demain, arquant les tiges,
Confieront les rosiers délicats à la terre.

Des cristaux meurtriers de l'hiver, nulle main
Ne sut garder ta sève, arbuste solitaire,
Fier rosier qu'étoilaient des roses merveilleuses :
Tu n'es plus qu'un bois sec, inutile au jardin ;
Et les printemps pressés comme les flots d'un fleuve,
Les printemps lumineux et riches qui fécondent
Dans les sillons du ciel d'obscurs germes de mondes,
Et comme un front humain aux battements du rêve
Font palpiter le cœur de l'arbre sous la sève,
Tous les printemps, souffles d'air chauds et soleils d'or,
Ne rendront pas ses fleurs de chair au rosier mort.

Dans le jardin jauni des anciennes années.
Parfois, quand le jour las tend ses bras à la nuit,
La belle enfant qui fut jadis ma bien-aimée
Passe en glissant d'un pas léger le long des buis.

Elle s'arrête auprès du rosier nu, lui parle.
Lève les cils, remplit d'étoiles ses yeux pâles,
Et sourit dans son rêve aux calices rosés
Où ses lèvres, un jour, apprirent le baiser.

La chanson d'octobre - Joseph Autran

J'ai reparu sur la colline
Dans un nuage aux franges d'or,
Je suis la beauté qui décline ;
Mais, à mes charmes, on devine
Que les cœurs me suivent encore !

Ce n'est plus la fraîche auréole,
Ce n'est plus l'éclat des grands jours ;
C'est la pâleur, déjà plus molle,
D'un front qui se penche et s'isole,
Au souvenir de ses amours.

Adieu les grâces qu'on déploie,
Les beaux romans faits à loisir ;
Adieu l'extase, adieu la joie
D'un cœur qui s'arrête ou se noie
Au bord des coupes du plaisir !

Ah ! Cet adieu, quand je le chante
Un feu nouveau brûle mon sein :
La voix du passé, provocante,
M'irrite, et je suis la bacchante
Qui part pour le coteau voisin.

Vendangeurs, tendez vos corbeilles ;
Vigneron, retourne au pressoir !
Sous la dépouille de vos treilles,
J'arrive, et mes jambes vermeilles
Chancellent au souffle du soir.

Évohé ! Les défis sans nombre
Se mêlent au chant des buveurs,
Dérobons-nous dans le bois sombre :
Les fruits tardifs, cueillis dans l'ombre,
Ont encore d'étranges saveurs !

L'aurore écartera l'ivresse :
Écuyer, selle mon cheval !
Que la meute à ma voix se presse ;
Je suis l'Automne chasseresse
Qui parcourt la plaine et le val.

Je vais, je viens, fière et meurtrie ;
Puis, enfin, lasse à mon retour,
Je me replonge en rêverie,
Sur ce lit de feuille flétrie
Qui s'amasse au pied de ma tour !

Et maintenant, murmure et pleure,
Vent précurseur des mois glacés.
Je sais une chanson meilleure ;
Et je l'entonne, quand vient l'heure,
En souvenir des jours passés !

J'ai reparu sur la colline
Dans un nuage aux franges d'or,
Je suis la beauté qui décline ;
Mais, à mes charmes, on devine
Que les cœurs me suivent encore !

Petites misères d'octobre - Jules Laforgue

Octobre m'a toujours fiché dans la détresse ;
Les Usines, cent goulots fumant vers les ciels....
Les poulardes s'engraissent
Pour Noël.

Oh ! qu'alors, tout bramant vers d'albes atavismes,
Je fonds mille Icebergs vers les septentrions
D'effarants mysticismes
Des Sions !....

Car les seins distingués se font toujours plus rares ;
Le légitime est tout, mais à qui bon ma cour ?
De qui bénir mes Lares
Pour toujours ?

Je ferai mes oraisons aux Premières Neiges ;
Et je crierai au Vent : " Et toi aussi, forçat !
Et rien ne vous allège
Comme ça.

(Avec la Neige, tombe une miséricorde
D'agonie ; on a vu des gens aux cœurs de cuir
Et méritant la corde
S'en languir.)

Mais vrai, s'écarteler les lobes, jeu de dupe....
Rien, partout, des saisons et des arts et des dieux,
Ne vaut deux sous de jupe,
Deux sous d'yeux.

Donc, petite, deux sous de jupe en œillet tiède,
Et deux sous de regards, et tout ce qui s'ensuit....
Car il n'est qu'un remède
A l'ennui.

Pendant ce triste Octobre pluvieux - Théodore de Banville

Pendant ce triste Octobre pluvieux,
Que le ciel mouille et que le vent balaie,
Mon livre, jeune en même temps que vieux,
Où notre siècle a vu saigner sa plaie,
Comme il convient, fut imprimé chez Claye.
Il ne contient ni fiel, ni lâchetés.
Dussent rugir les tigres tachetés,
Et les serpents mordre, et les ânes braire,
Il n’en a cure, et, si vous l’achetez,
Il se vendra chez Lemerre, libraire.

Les Soleils d’octobre - Auguste Lacaussade

Aux jours où les feuilles jaunissent,
Aux jours où les soleils finissent,
Hélas ! nous voici revenus ;
Le temps n’est plus, ma-bien-aimée,
Où sur la pelouse embaumée
Tu posais tes pieds blancs et nus.

L’herbe que la pluie a mouillée
Se traîne frileuse et souillée ;
On n’entend plus de joyeux bruits
Sortir des gazons et des mousses ;
Les châtaigniers aux branches rousses
Laissent au vent tomber leurs fruits.

Sur les coteaux aux pentes chauves,
De longs groupes d’arbustes fauves
Dressent leurs rameaux amaigris ;
Dans la forêt qui se dépouille,
Les bois ont des teintes de rouille ;
L’astre est voilé, le ciel est gris.

Cependant, sous les vitres closes,
Triste de la chute des roses,
Il n’est pas temps de s’enfermer ;
Toute fleur n’est pas morte encore ;
Un beau jour, une belle aurore
Au ciel, demain, peut s’allumer.

La terre, ô ma frileuse amie !
Ne s’est point encore endormie
Du morne sommeil de l’hiver...
Vois ! la lumière est revenue :
Le soleil, entr’ouvrant la nue,
Attiédit les moiteurs de l’air.

Sous la lumière molle et sobre
De ces soleils calmes d’octobre,
Par les bois je voudrais errer !
L’automne a de tièdes délices :
Allons sur les derniers calices,
Ensemble, allons les respirer !

Je sais dans la forêt prochaine,
Je sais un site au pied du chêne
Où le vent est plus doux qu’ailleurs ;
Où l’eau, qui fuit sous les ramures,
Échange de charmants murmures
Avec l’abeille, avec les fleurs.

Dans ce lieu plein d’un charme agreste,
Où pour rêver souvent je reste,
Veux-tu t’asseoir, veux-tu venir ?
Veux-tu, sur les mousses jaunies,
Goûter les pâles harmonies
De la saison qui va finir ?

Partons ! et, ma main dans la tienne,
Qu’à mon bras ton bras se soutienne !
Des bois si l’humide vapeur
Te fait frissonner sous ta mante,
Pour réchauffer ta main charmante
Je la poserai sur mon cœur.

Et devant l’astre qui décline,
Debout sur la froide colline,
Et ton beau front penché sur moi,
Tu sentiras mille pensées,
Des herbes, des feuilles froissées
Et des bois morts, monter vers toi.

Et devant la terne verdure,
Songeant qu’ici-bas rien ne dure,
Que tout passe, fleurs et beaux jours,
A cette nature sans flamme
Tu pourras comparer, jeune âme,
Mon cœur, pour toi brûlant toujours !

Mon cœur, foyer toujours le même,
Foyer vivant, foyer qui t’aime,
Que ton regard fait resplendir !
Que les saisons, que les années,
Que l’âpre vent des destinées
Ne pourront jamais refroidir !

Et quand, noyés de brume et d’ombre,
Nous descendrons le coteau sombre,
Rayon d’amour, rayon d’espoir,
Un sourire, ô ma bien-aimée !
Jouera sur ta lèvre embaumée
Avec les derniers feux du soir.

Octobre - Aloysius Bertrand

Les petits savoyards sont de retour, et déjà leur cri
interroge l'écho sonore du quartier ; comme les hiron-
delles suivent le printemps, ils précèdent l'hiver.

Octobre, le courrier de l'hiver, heurte à la porte de
nos demeures. Une pluie intermittente inonde la vitre
offusquée, et le vent jonche des feuilles mortes du
platane le perron solitaire.

Voici venir les veillées de famille, si délicieuses
quand tout au dehors est neige, verglas et brouillard,
et que les jacinthes fleurissent sur la cheminée, à la
tiède atmosphère du salon.

Voici venir la Saint-Martin et ses brandons, Noël et
ses bougies, le jour de l'an et ses joujoux, les Rois
et leur fève, le carnaval et sa marotte.

Et Pasques, enfin, Pasques aux hymnes matinales et
joyeuses, Pasques dont les jeunes filles reçoivent la
blanche hostie et les œufs rouges !

Alors un peu de cendre aura effacé de nos fronts l'ennui
de six mois d'hiver, et les petits savoyards salueront
du haut de la colline le hameau natal.

Le Soir dans les vitres VII - Georges Rodenbach

C'est Octobre qui s'en revient avec le Soir ;
Frères pensifs, ils reviennent de compagnie
S'installer dans la chambre et devant le miroir
Dont la clarté prolonge un éclat qui les nie ;
Frères lointains, envers lesquels on eut des torts
Qui rapportent un peu de fleurs des jardins morts
Pour les intercaler dans les fleurs des tentures,
Les tentures de demi-deuil de la Toussaint.
C'est le Soir, c'est Octobre ; une cloche se plaint
Songeant confusément à des cloches futures
Dont la tristesse en pleurs dans notre âme est déjà !
Le Soir s'installe, et rien de précis ne subsiste ;
Octobre aussi s'installe et nous revient plus triste
Depuis tous ces longs mois où seul il voyagea
Durant l'année, à la recherche de notre âme !
Il la retrouve enfin, et doucement la blâme
De l'avoir attendu pour faire accueil au Soir,
Et qu'elle soit encor si profane aux approches
De la Toussaint qui vient par un chemin de cloches…
Alors Octobre, auprès du Soir, songe à s'asseoir ;
Et notre âme s'éplore en voyant, face à face,
Ces deux hôtes causer de sa mort à voix basse !

Automne - Émile Nelligan

Comme la lande est riche aux heure empourprées,
Quand les cadrans du ciel ont sonné les vesprées  !

Quels longs effeuillements d'angelus par les chênes  !
Quels suaves appels des chapelles prochaines  !

Là-bas, groupes meuglants de grands bœufs aux yeux glauques
Vont menés par des gars aux bruyants soliloques.

La poussière déferle en avalanches grises
Pleines du chaud relent des vignes et des brises.

Un silence a plu dans les solitudes proches  :
Des Sylphes ont cueilli le parfum mort des cloches.

Quelle mélancolie  ! Octobre, octobre en voie  !
Watteau  ! que je vous aime, Autran, ô Millevoye  !

J'espère que vous avez apprécié cette sélection des poèmes les plus beaux et célèbres sur le mois d'octobre.

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