Si vous cherchez des poèmes français pour dire bonjour ou souhaiter une bonne journée à quelqu'un, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies de la poésie française que j’ai pu lire.
Voici donc quelques beaux poèmes célèbres pour souhaiter une bonne journée à votre douce moitié, un ami, un parent, un collègue...
Si vous ne trouvez pas votre bonheur sur cette page, vous pouvez aussi lire les plus beaux poèmes d'amour sur ce site.

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Bonjour mon cœur - Pierre de Ronsard
Bonjour mon cœur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche
Que j'aie vers toi le cœur plus dur que roche
De t'avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déesse.
Bonjour madame - Auteur Anonyme
Bonjour madame
Quelle heure est-il ?
Il est midi
Qu'est-ce qui l'a dit ?
La petite souris
Où donc est-elle ?
Dans la chapelle
Que fait-elle ?
De la dentelle
Pour qui ?
Pour les dames de Paris
Qui portent des petits souliers gris
Pinpon d'or
La plus belle est en dehors.
Bonjour, Suzon - Alfred de Musset
Bonjour, Suzon, ma fleur des bois !
Es-tu toujours la plus jolie ?
Je reviens, tel que tu me vois,
D'un grand voyage en Italie.
Du paradis j'ai fait le tour ;
J'ai fait des vers, j'ai fait l'amour.
Mais que t'importe ? (Bis.)
Je passe devant ta maison ;
Ouvre ta porte.
Bonjour, Suzon !
Je t'ai vue au temps des lilas.
Ton cœur joyeux venait d'éclore.
Et tu disais : " Je ne veux pas,
Je ne veux pas qu'on m'aime encore. "
Qu'as-tu fait depuis mon départ ?
Qui part trop tôt revient trop tard.
Mais que m'importe ? (Bis.)
Je passe devant ta maison ;
Ouvre ta porte.
Bonjour, Suzon !
Ni bonjour ni bonsoir - Gérard de Nerval
Ni bonjour ni bonsoir
Le matin n'est plus ! le soir pas encore !
Pourtant de nos yeux l'éclair a pâli.
Ni bonjour ni bonsoir
Mais le soir vermeil ressemble à l'aurore,
Et la nuit plus tard amène l'oubli !
Ballade Pour Mademoiselle Edmée Daudet - Théodore de Banville
Dans vos yeux, sur la vie amère
Brilleront les clairs diamants
Qu'on voit dans ceux de votre mère.
Entre mille éblouissements,
Au milieu des rêves charmants
Dont se pare la Renommée,
Vous naissez parmi les romans.
Bonjour, mademoiselle Edmée.
Bien mieux que la rose éphémère,
Vos lèvres, ces enchantements,
Riront à la belle chimère.
Vos prunelles aux feux dormants
Ont de vagues rayonnements,
Comme une lueur allumée
Aux mystérieux firmaments.
Bonjour, mademoiselle Edmée.
Comme, avec un dédain sommaire,
Le poëte, en ces doux moments,
Quittant la Muse et sa grammaire,
A vite oublié les tourments,
L'orgueil, les applaudissements
Et la gloire, cette fumée,
Avec de longs ravissements !
Bonjour, Mademoiselle Edmée.
Envoi
Princesse, des regards aimants
Fêtent votre chair parfumée
Et vos tendres vagissements.
Bonjour, mademoiselle Edmée.
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Réveil - Paul-Jean Toulet
Si tu savais encor te lever de bonne heure,
On irait jusqu'au bois, où, dans cette eau qui pleure
Poursuivant la rainette, un jour, dans le cresson
Tremblante, tes pieds nus ont leur nacre baignée.
Déjà le rossignol a tari sa chanson ;
L'aube a mis sa rosée aux toiles d'araignée,
Et l'arme du chasseur, avec un faible son,
Perce la brume, au loin, de soleil imprégnée.
Mélodie - Gérard de Nerval
Quand le plaisir brille en tes yeux
Pleins de douceur et d'espérance,
Quand le charme de l'existence
Embellit tes traits gracieux, −
Bien souvent alors je soupire
En songeant que l'amer chagrin,
Aujourd'hui loin de toi, peut t'atteindre demain,
Et de ta bouche aimable effacer le sourire ;
Car le Temps, tu le sais, entraîne sur ses pas
Les illusions dissipées,
Et les yeux refroidis, et les amis ingrats,
Et les espérances trompées !
Mais crois-moi, mon amour ! tous ces charmes naissants
Que je contemple avec ivresse,
S'ils s'évanouissaient sous mes bras caressants,
Tu conserverais ma tendresse !
Si tes attraits étaient flétris,
Si tu perdais ton doux sourire,
La grâce de tes traits chéris
Et tout ce qu'en toi l'on admire,
Va, mon cœur n'est pas incertain :
De sa sincérité tu pourrais tout attendre.
Et mon amour, vainqueur du Temps et du Destin,
S'enlacerait à toi, plus ardent et plus tendre !
Oui, si tous tes attraits te quittaient aujourd'hui,
J'en gémirais pour toi ; mais en ce cœur fidèle
Je trouverais peut-être une douceur nouvelle,
Et, lorsque loin de toi les amants auraient fui,
Chassant la jalousie en tourments si féconde,
Une plus vive ardeur me viendrait animer.
« Elle est donc à moi seul, dirais-je, puisqu'au monde
Il ne reste que moi qui puisse encor l'aimer ! »
Mais qu'osé-je prévoir ? tandis que la jeunesse
T'entoure d'un éclat, hélas ! bien passager,
Tu ne peux te fier à toute la tendresse
D'un cœur en qui le temps ne pourra rien changer.
Tu le connaîtras mieux : s'accroissant d'âge en âge,
L'amour constant ressemble à la fleur du soleil,
Qui rend à son déclin, le soir, le même hommage
Dont elle a, le matin, salué son réveil !
Bonjour monsieur le Soleil - Anonyme
Bonjour monsieur le Soleil
Que faites-vous donc là ?
J'fais mûrir des groseilles
Pour tous ces enfants-là.
Réveil - Jean Richepin
Nous avons été des gens sages
Cette nuit, je ne sais pourquoi.
Or, ce matin, je sens en moi
Des éternités de nuages.
Toi-même sur ton front vermeil
Tu gardes des reflets nocturnes,
Et tes yeux sont comme des urnes
Où fume un restant de sommeil.
Nous avons trop dormi, ma chère.
Notre vorace amour se plaint
De n'avoir pas le ventre plein,
Lui qui fait toujours bonne chère.
Allons, mignonne, allons, debout !
Chassez-moi nos pensers funèbres.
J'ai nourri mes yeux de ténèbres,
J'ai fait des rêves de hibou.
Mais en vous voyant fraîche et rose,
J'en fais qui sont couleur de jour.
J'entends la voix de notre amour
Qui pour fleurir veut qu'on l'arrose.
C'étaient nos vœux inapaisés
Qui nous rendaient mélancoliques.
Donnons à nos cœurs faméliques
Un large repas de baisers.
C'est le remède, c'est la vie !
Tu m'enlaces ; moi, je t'étreins ;
Et mangeant le feu de nos reins,
Se tait notre bête assouvie.
Les désespoirs les plus ardents,
Les tristesses les plus farouches,
Quand nous unissons nos deux bourbes
Sont égorgés entre nos dents.
Le matin - Théophile de Viau
L'Aurore sur le front du jour
Seme l'azur, l'or et l'yvoire,
Et le Soleil, lassé de boire,
Commence son oblique tour.
Ses chevaux, au sortir de l'onde,
De flame et de clarté couverts,
La bouche et les nasaux ouverts,
Ronflent la lumiere du monde.
Ardans ils vont à nos ruisseaux
Et dessous le sel et l'escume
Boivent l'humidité qui fume
Si tost qu'ils ont quitté les eaux.
La lune fuit devant nos yeux ;
La nuict a retiré ses voiles ;
Peu à peu le front des estoilles
S'unit à la couleur des Cieux.
Les ombres tombent des montagnes,
Elles croissent à veüe d'œil,
Et d'un long vestement de deuil
Couvrent la face des campagnes.
Le Soleil change de sejour,
Il penetre le sein de l'onde,
Et par l'autre moitié du monde
Pousse le chariot du jour.
Desjà la diligente avette
Boit la marjolaine et le thyn,
Et revient riche du butin
Qu'elle a prins sur le mont Hymette.
Je voy le genereux lion
Qui sort de sa demeure creuse,
Hérissant sa perruque affreuse
Qui faict fuir Endimion.
Sa dame, entrant dans les boccages
Compte les sangliers qu'elle a pris,
Ou devale, chez les esprits
Errans aux sombres marescages.
Je vois les agneaux bondissans
Sur les bleds qui ne font que naistre ;
Cloris, chantant, les meine paistre
Parmi ces costaux verdissans.
Les oyseaux, d'un joyeux ramage,
En chantant semblent adorer
La lumiere qui vient dorer
Leur cabinet et leur plumage.
Le pré paroist en ses couleurs,
La bergere aux champs revenue
Mouillant sa jambe toute nue
Foule les herbes et les fleurs.
La charrue escorche la plaine ;
Le bouvier, qui suit les seillons,
Presse de voix et d'aiguillons
Le couple de bœufs qui l'entraine.
Alix appreste sou fuseau ;
Sa mere qui luy faict la tasche,
Presse le chanvre qu'elle attache
A sa quenouille de roseau.
Une confuse violence
Trouble le calme de la nuict,
Et la lumiere, avec le bruit,
Dissipe l'ombre et le silence.
Alidor cherche à son resveil
L'ombre d'Iris qu'il a baisee
Et pleure en son ame abusee
La fuitte d'un si doux sommeil.
Les bestes sont dans leur taniere,
Qui tremblent de voir le Soleil,
L'homme, remis par le sommeil,
Reprend son œuvre coustumiere.
Le forgeron est au fourneau ;
Voy comme le charbon s'alume !
Le fer rouge dessus l'enclume
Estincelle sous le marteau.
Ceste chandelle semble morte,
Le jour la faict esvanouyr ;
Le Soleil vient nous esblouyr :
Voy qu'il passe au travers la porte !
Il est jour : levons-nous Philis ;
Allons à nostre jardinage,
Voir s'il est comme ton visage,
Semé de roses et de lys.
Le soleil levant - Marc-Antoine Girard de Saint-Amant
Jeune déesse au teint vermeil,
Que l'Orient révère,
Aurore, fille du Soleil,
Qui nais devant ton père,
Viens soudain me rendre le jour,
Pour voir l'objet de mon amour.
Certes, la nuit a trop duré ;
Déjà les coqs t'appellent :
Remonte sur ton char doré,
Que les Heures attellent,
Et viens montrer à tous les yeux
De quel émail tu peins les cieux.
Mouille promptement les guérets
D'une fraîche rosée,
Afin que la soif de Cérès
En puisse être apaisée,
Et fais qu'on voie en cent façons
Pendre tes perles aux buissons.
Ha ! je te vois, douce clarté,
Tu sois la bien venue :
Je te vois, céleste beauté,
Paraître sur la nue,
Et ton étoile en arrivant
Blanchit les coteaux du levant.
Le silence et le morne roi
Des visions funèbres
Prennent la fuite devant toi
Avecque les ténèbres,
Et les hiboux qu'on oit gémir
S'en vont chercher place à dormir.
Mais, au contraire, les oiseaux
Qui charment les oreilles
Accordent au doux bruit des eaux
Leurs gorges non pareilles
Célébrant les divins appas
Du grand astre qui suit tes pas.
La Lune, qui le voit venir,
En est toute confuse ;
Sa lueur, prête à se ternir,
A nos yeux se refuse,
Et son visage, à cet abord,
Sent comme une espèce de mort.
Le chevreuil solitaire et doux,
Voyant sa clarté pure
Briller sur les feuilles des houx
Et dorer leur verdure,
Sans nulle crainte de veneur,
Tâche à lui faire quelque honneur
Le cygne, joyeux de revoir
Sa renaissante flamme,
De qui tout semble recevoir
Chaque jour nouvelle âme,
Voudrait, pour chanter ce plaisir,
Que la Parque le vînt saisir...
L'abeille, pour boire des pleurs,
Sort de sa ruche aimée,
Et va sucer l'âme des fleurs
Dont la plaine est semée ;
Puis de cet aliment du ciel
Elle fait la cire et le miel.
Le gentil papillon la suit
D'une aile trémoussante,
Et, voyant le soleil qui luit,
Vole de plante en plante,
Pour les avertir que le jour
En ce climat est de retour.
Là, dans nos jardins embellis
De mainte rare chose,
Il porte de la part du lys
Un baiser à la rose,
Et semble, en messager discret,
Lui dire un amoureux secret.
Au même temps, il semble à voir
Qu'en éveillant ses charmes,
Cette belle lui fait savoir,
Le teint baigné de larmes,
Quel ennui la va consumant
D'être si loin de son amant.
Hymne au soleil - Edmond Rostand
Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel !
Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu
Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,
L'humble vitre d'une fenêtre
Pour lancer ton dernier adieu !
Tu fais tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher !
Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes !
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails !
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !
Ô toi qui fais les grandes lignes
Et qui fais les petits détails !
C'est toi qui, découpant la Sœur jumelle et sombre
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,
A chaque objet donnant une ombre
Souvent plus charmante que lui !
Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont !
Aux damoiselles paresseuses d'écrire à leurs amis - Clément Marot
Bonjour : et puis, quelles nouvelles ?
N'en saurait-on de vous avoir ?
S'en bref ne m'en faites savoir,
J'en ferai de toute nouvelles.
Puisque vous êtes si rebelles,
Bon vêpre, bonne nuit, bonsoir,
Bonjour !
Mais si vous cueillez des groselles,
Envoyez-m'en ; car, pour tout voir,
Je suis gros, mais c'est de vous voir
Quelque matin, mes damoiselles :
Bonjour !
Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse - Pierre de Ronsard
Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse :
Jà la gaie alouette au ciel a fredonné,
Et jà le rossignol doucement jargonné,
Dessus l'épine assis, sa complainte amoureuse.
Sus ! debout ! allons voir l'herbelette perleuse,
Et votre beau rosier de boutons couronné,
Et vos œillets mignons auxquels aviez donné,
Hier au soir de l'eau, d'une main si soigneuse.
Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
D'être plus tôt que moi ce matin éveillée :
Mais le dormir de l'Aube, aux filles gracieux,
Vous tient d'un doux sommeil encor les yeux sillée.
Çà ! çà ! que je les baise et votre beau tétin,
Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.
Le Poisson sans-souci - Robert Desnos
Le poisson sans-souci
Vous dit bonjour vous dit bonsoir
Ah ! qu'il est doux qu'il est poli
Le poisson sans-souci.
Il ne craint pas le mois d'avril
Et tant pis pour le pêcheur
Adieu l'appât adieu le fil
Et le poisson cuit dans le beurre.
Quand il prend son apéritif
à Conflans Suresnes ou Charenton
Les remorqueurs brûlant le charbon de Cardiff
Ne dérangeraient pas ce buveur de bon ton.
Car il a voyagé dans des tuyaux de plomb
Avant de s'endormir sur des pierres d'évier
Où l'eau des robinets chante pour le bercer
Car il a voyagé aussi dans des flacons
Que les courants portaient vers des rives désertes
Avec l'adieu naufragé à ses amis.
Le poisson sans-souci
Qui dit bonjour qui dit bonsoir
Ah ! qu'il est doux et poli
Le poisson sans-souci
Le souci sans souci
Le Poissy sans Soissons
Le saucisson sans poids
Le poisson sans-souci.
Le Réveil - Robert Desnos
Entendez-vous le bruit des roues sur le pavé ?
Il est tard. Levez-vous. Midi à son de trompe
Réclame le passage à l'écluse et, rêvé,
Le monde enfin s'incarne et déroule ses pompes.
Il est tard. Levez-vous. L'eau coule en la baignoire.
Il faut laver ce corps que la nuit a souillé.
Il faut nourrir ce corps affamé de victoire.
Il faut vêtir ce corps après l'avoir mouillé.
Après avoir frotté les mains que tachait l'encre,
Après avoir brossé les dents où pourrissaient
Tant de mots retenus comme bateaux à l'ancre,
Tant de chansons, de vérités et de secrets.
Il est tard. Levez-vous. Dans la rue un refrain
Vous appelle et vous dit « Voici la vie réelle » .
On a mis le couvert. Mangez à votre faim
Puis remettez le mors au cheval qu'on attelle.
Pourtant pensez à ceux qui sont muets et sourds
Car ils sont morts, assassinés, au petit jour.
Le réveil (II) - Albert Mérat
Le soleil s'est levé du milieu des collines
Comme le premier-né divin des nuits d'été,
Déchirant, dans un vol de flammes emporté,
Du matin frissonnant les frêles mousselines.
Les champs, l'eau, les forêts graves et sibyllines,
La terre jusqu'au ciel tressaille de clarté.
Le chœur universel des bêtes a chanté,
Voix dans l'air, voix des bois, sauvages et câlines.
L'homme seul, raisonneur pensif dès le réveil,
Regarde cette joie, en son retour vermeil,
Éternellement rose, aimable et coutumière ;
Et comme elle n'a pas été faite pour lui,
Sans folles actions de grâces, sans ennui,
D'un œil indifférent accepte la lumière.
À quelqu'un qui me réveillait - Antoine-Vincent Arnault
Pourquoi me rendre à ma douleur ?
Pourquoi rétablis-tu, barbare,
Entre mon sort et le bonheur
L'immensité qui les sépare ?
En précipitant mon réveil,
Sais-tu bien ce que tu m'enlèves ?
Je retrouverai mon sommeil,
Mais retrouverai-je mes rêves ?
Je revoyais mon doux pays,
Ces beaux lieux que la Seine arrose !
J'embrassais mes heureux amis,
Et j'étais à côté de Rose !
Objets de mes vœux assidus,
Vous qui m'aimez, toi que j'adore,
Vous que j'avais déjà perdus,
Fallait-il donc vous perdre encore !
Le Réveil - René-François Sully Prudhomme
Si tu m’appartenais (faisons ce rêve étrange !),
Je voudrais avant toi m’éveiller le matin
Pour m’accouder longtemps près de ton sommeil d’ange,
Egal et murmurant comme un ruisseau lointain.
J’irais à pas discrets cueillir de l’églantine,
Et, patient, rempli d’un silence joyeux,
J’entr’ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,
Pour y glisser mes fleurs en te baisant les yeux.
Et tes yeux étonnés reconnaîtraient la terre
Dans les choses où Dieu mit le plus de douceur,
Puis tourneraient vers moi leur naissante lumière,
Tout pleins de mon offrande et tout pleins de ton cœur.
Oh ! Comprends ce qu’il souffre et sens bien comme il aime,
Celui qui poserait, au lever du soleil,
Un bouquet, invisible encor, sur ton sein même,
Pour placer ton bonheur plus près de ton réveil !
Le réveil - Marceline Desbordes-Valmore
Sur ce lit de roseaux puis-je dormir encore ?
Je sens l'air embaumé courir autour de toi ;
Ta bouche est une fleur dont le parfum dévore :
Approche, ô mon trésor, et ne brûle que moi.
Éveille, éveille-toi !
Mais ce souffle d'amour, ce baiser que j'envie,
Sur tes lèvres encor je n'ose le ravir ;
Accordé par ton cœur, il doublera ma vie.
Ton sommeil se prolonge, et tu me fais mourir :
Je n'ose le ravir.
Viens, sous les bananiers nous trouverons l'ombrage.
Les oiseaux vont chanter en voyant notre amour.
Le soleil est jaloux, il est sous un nuage,
Et c'est dans tes yeux seuls que je cherche le jour :
Viens éclairer l'amour.
Non, non, tu ne dors plus, tu partages ma flamme ;
Tes baisers sont le miel que nous donnent les fleurs.
Ton cœur a soupiré, viens-tu chercher mon âme ?
Elle erre sur ma bouche et veut sécher tes pleurs.
Cache-moi sous des fleurs.
L'aurore s'allume - Victor Hugo
L'aurore s'allume ;
L'ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun recommence
Ce qu'il ébauchait.
Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité.
Jeune fille - Charles Dovalle
(extrait)
Pendant les heures du sommeil
La jeune fille fait des songes
Tout pleins de séduisants mensonges ;
Puis, au réveil,
Elle sourit, comme pour dire
Au doux soleil un doux bonjour,
Et ce sourire,
C'est de l'amour.
À une Demoiselle malade - Clément Marot
Ma mignonne,
Je vous donne
Le bon jour;
Le séjour
C’est prison.
Guérison
Recouvrez,
Puis ouvrez
Votre porte
Et qu’on sorte
Vitement,
Car Clément
Le vous mande.
Va, friande
De ta bouche,
Qui se couche
En danger
Pour manger
Confitures;
Si tu dures
Trop malade,
Couleur fade
Tu prendras,
Et perdras
L’embonpoint.
Dieu te doint
Santé bonne,
Ma mignonne.
Vieille Clameur - Robert Desnos
(extrait)
Salut de bon matin quand l'ivresse est commune
quand le fleuve adolescent descend d'un pas nonchalant
les escaliers de marbre colossaux
avec son cortège de nuées blanches et d'orties
La plus belle nuée était un clair de lune récemment transformé
et l'ortie la plus haute était couverte de diamants
Salut de bon matin à la fleur du charbon
la vierge au grand cœur qui m'endormira ce soir
Salut de bon matin aux yeux de cristal aux yeux de lavande aux yeux de gypse
aux yeux de calme plat aux yeux de sanglot aux yeux de tempête
Salut de bon matin salut
La flamme est dans mon cœur et le soleil dans le verre
Mais jamais plus hélas ne pourrons-nous dire encore
Salut de bon matin tous ! crocodiles yeux de cristal orties vierge
fleur du charbon vierge au grand cœur.
Le Coucou - Robert Desnos
Coucous des bois et des jardins,
J'ai le cœur joyeux, j'ai le cœur tranquille.
Coucou fleuri, coucou malin,
Je viendrai te cueillir demain.
J'ai le cœur joyeux, j'ai le cœur tranquille,
De bon matin.
Ineffable lever... - Victor Hugo
Ineffable lever du premier rayon d'or,
Du jour éclairant tout sans rien savoir encor !
O matin des matins ! amour ! joie effrénée
De commencer le temps, l'heure, le mois, l'année !
Ouverture du monde ! instant prodigieux !
La nuit se dissolvait dans les énormes cieux
Où rien ne tremble, où rien ne pleure, où rien ne souffre ;
Autant que le chaos la lumière était gouffre ;
Dieu se manifestait dans sa calme grandeur,
Certitude pour l'âme et pour les yeux splendeur ;
De faîte en faîte, au ciel et sur terre, et dans toutes
Les épaisseurs de l'être aux innombrables voûtes,
On voyait l'évidence adorable éclater. [...]
J’espère de cette sélection de poèmes vous a plus. N'hésitez pas à en envoyer un aux personnes que vous appréciez pour leur souhaiter une bonne journée en poésie.
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