Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes français les plus célèbres et les plus beaux sur le thème du jour de l'an, vous êtes au bon endroit. Que ce soit pour écrire sur une carte ou simplement vous mettre dans l'esprit des fêtes de fin d'année.
Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies de la poésie française que j’ai pu lire.
Voici le meilleur de la poésie sur le jour de l'an.
Si vous cherchez spécifiquement Des Poèmes et Citations pour Souhaiter une Bonne Année, vous pouvez utiliser ce lien pour visiter la page en question.

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Bonne Année - Tristan Derème
Voici la nouvelle année
Souriante, enrubannée,
Qui pour notre destinée,
Par le ciel nous est donnée :
C’est à minuit qu’elle est née.
Les ans naissent à minuit
L’un arrive, l’autre fuit.
Nouvel an ! Joie et bonheur !
Pourquoi ne suis-je sonneur
De cloches, carillonneur,
Pour mieux dire à tout le monde
À ceux qui voguent sur l’onde
Ou qui rient dans leurs maisons,
Tous les voeux que nous faisons
Pour eux, pour toute la Terre
Pour mes amis les enfants
Pour les chasseurs de panthères
Et les dompteurs d’éléphants.
Bonne année - Rosemonde Gérard
Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts,
Bonne année à toutes les roses,
Que l’hiver prépare en secret.
Bonne année à tous ceux qui m’aiment,
Et qui m’entendent ici-bas,
Et bonne année aussi, quand même,
A tous ceux qui ne m’aiment pas.
Le matin des étrennes - Arthur Rimbaud
Ah ! Quel beau matin, que ce matin des étrennes !
Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes
Dans quel songe étrange où l’on voyait joujoux,
Bonbons habillés d’or, étincelants bijoux,
Tourbillonner, danser une danse sonore,
Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore !
On s’éveillait matin, on se levait joyeux,
La lèvre affriandée, en se frottant les yeux …
On allait, les cheveux emmêlés sur la tête,
Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête,
Et les petits pieds nus effleurant le plancher,
Aux portes des parents tout doucement toucher …
On entrait ! …puis alors les souhaits … en chemise,
Les baisers répétés, et la gaieté permise !
Souhaits du jour de l'an - Eustache Deschamps
Bon an, bon jour et bonne estraine
Ma dame, vous soit hui donnée
Au commencement de l'année,
Comme à m'amour tressouveraine
Et la plus belle qui soit née,
Bon an, bon jour et bonne estraine,
Ma dame, vous soit hui donnée.
De mon cuer et corps vous estraine,
Tout vous doing à cette journée
Et pour estre mieulx estrenée
Bon an, bon jour et bonne estraine,
Ma dame, vous soit hui donnée
Au commencement de l'année.
Souhaits du jour de l'an - Eustache Deschamps
Bon an, bon jour et bonne étrenne
Ma dame, vous soit hui donnée
Au commencement de l'année,
Comme à m'amour très souveraine
Et la plus belle qui soit née.
Bon an, bon jour et bonne étrenne,
Ma dame, vous soit hui donnée.
De mon cœur et corps vous étrenne,
Tout vous doing à cette journée
Et pour être mieux étrennée
Bon an, bon jour et bonne étrenne,
Ma dame, vous soit hui donnée
Au commencement de l'année.
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Voici le jour de l’an - Anonyme
Voici le jour de l’an
C’est la nouvelle année
Ce soir petits et grands
Feront longue veillée
Lorsque minuit sonnera
Tout le monde s’embrassera
Bonne année,
Bonne année à toute la terre
Bonne année,
Bonne année au monde entier.
Mes souhaits de bonne année - Agénor Altaroche
Encore un premier jour de l'an
Que le temps nous apporte !
Cette date donne l'élan
Aux vœux de toute sorte.
Puissiez-vous, gais et bien portants,
Quand reviendra la fête,
En faire encore après cent ans...
Oui, je vous le souhaite !
Ménages où l'on voit lié
Le printemps et l'automne,
Vieux maris, près de vos moitiés
Que jeunesse aiguillonne,
A bon droit, vous en attendez
Fidélité parfaite,
Pur amour, serments bien gardés...
Oui, je vous en souhaite !
Que de badauds ambitieux,
Pour s'enrichir plus vite,
Chez nous plongent à qui mieux mieux
En pleine commandite !
Toute action pour spéculer
Leur est de bonne emplette ;
Les dividendes vont grêler...
Oui, je leur en souhaite !
La liberté devra beaucoup
A la nouvelle Chambre.
On va te limer sur son cou
Vil carcan de septembre !
Source de salutaires lois,
La Réforme complète
Même au génie offre des droits...
Oui, je vous en souhaite !
Nos diplomates couards et mous,
Que partout on brocarde,
Au lieu de se mettre à genou,
Sauront se mettre en garde.
Le coq du peuple souverain
Redressera sa crête,
Le long des frontières du Rhin...
Oui, je le lui souhaite !
On promet des amendements
A nos taxes trop dures ;
On sape les gros traitements,
Les grasses sinécures.
L'Amérique sur nos écus
N'enverra plus de traite ;
Les princes ne quêteront plus...
Oui, je vous en souhaite !
Notre théâtre n'est plus veuf
Veuf de la tragédie.
Il en naît une à l'esprit neuf,
A la sphère agrandie.
Dumas de sa mémoire l'eût,
C'est Ida qui l'allaite,
Et l'art en attend son salut...
Oui, je le lui souhaite !
Qui trop embrasse mal étreint,
Nous dit un vieil adage,
Je vais d'un souhait plus restreint
Français, vous faire hommage.
Par les complots qu'on voit pleuvoir,
Puisse dans sa couchette
Chacun de vous dormir ce soir...
Oui, je vous le souhaite !
Un plaisant - Charles Baudelaire
C'était l'explosion du nouvel an : chaos de boue et de neige, traversé de mille carrosses, étincelant de joujoux et de bonbons, grouillant de cupidités et de désespoirs, délire officiel d'une grande ville fait pour troubler le cerveau du solitaire le plus fort.
Au milieu de ce tohu-bohu et de ce vacarme, un âne trottait vivement, harcelé par un malotru armé d'un fouet.
Comme l'âne allait tourner l'angle d'un trottoir, un beau monsieur ganté, verni, cruellement cravaté et emprisonné dans des habits tout neufs, s'inclina cérémonieusement devant l'humble bête, et lui dit, en ôtant son chapeau : « Je vous la souhaite bonne et heureuse ! » puis se retourna vers je ne sais quels camarades avec un air de fatuité, comme pour les prier d'ajouter leur approbation à son contentement.
L'âne ne vit pas ce beau plaisant, et continua de courir avec zèle où l'appelait son devoir.
Pour moi, je fus pris subitement d'une incommensurable rage contre ce magnifique imbécile, qui me parut concentrer en lui tout l'esprit de la France.
1er janvier - Victor Hugo
Enfant, on vous dira plus tard que le grand-père
Vous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre,
Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux,
Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux,
Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses,
Et qu'il vous a quittés dans la saison des roses ;
Qu'il est mort, que c'était un bonhomme clément ;
Que, dans l'hiver fameux du grand bombardement,
Il traversait Paris tragique et plein d'épées,
Pour vous porter des tas de jouets, des poupées,
Et des pantins faisant mille gestes bouffons ;
Et vous serez pensifs sous les arbres profonds.
Le Premier janvier - Louis Fréchette
Vents qui secouez les brandies pendantes
Des sapins neigeux au front blanchissant ;
Qui mêlez vos voix aux notes stridentes
Du givre qui grince aux pieds, du passant ;
Nocturnes clameurs qui montez des vagues,
Quand l’onde glacée entre en ses fureurs ;
Bruits sourds et confus, rumeurs, plaintes vagues
Qui troublez du soir les saintes horreurs ;
Craquement du froid, murmures des ombres,
Frissons des forêts que l’hiver étreint,
Taisez-vous !… Du haut des vastes tours sombres,
La cloche a jeté ses sanglots d’airain !…
Voix mystérieuse au fond du ciel blême,
Le bronze a sonné douze coups,—minuit !
C’est le dernier mot, c’est l’adieu suprême
Que le présent jette au passé qui fuit.
Minute fatale, insensible étape,
Rapide moment sitôt emporté,
Cet instant qui naît et qui nous échappe
A fait faire un pas à l’Eternité !
Plus prompt que l’éclair ou l’oiseau qui vole,
Ce temps qu’on dépense en vœux superflus,
Ce temps qu’on gaspille en calcul frivole,
Quand on va l’atteindre, il n’est déjà plus !
Un an vient de fuir, un antre commence…
Penseurs érudits, raisonneurs subtils,
Vous qui disséquez la nature immense,
Ces ans qui s’en vont, dites, où vont-ils ? —
Ils vont où s’en va tout ce qui s’effondre ;
Où vont nos destins à peine aperçus ;
Dans l’abîme abrupt où vont se confondre
Avec nos bonheurs nos espoirs déçus ;
Ils vont où s’en va la vaine fumée
De tous nos projets de gloire et d’amour ;
Où va le géant, où va le pygmée,
L’arbre centenaire et la fleur d’un jour ;
Où vont nos sanglots et nos chants de fête,
Où vont jeunes fronts et chefs tremblotants,
Où va le zéphyr, où va la tempête,
Où vont nos hivers, où vont nos printemps !…
Temps ! Eternité ! mystère insondable !
Tout courbe le front devant vos grandeurs,
Problème effrayant, gouffre inabordable,
Quel œil peut plonger dans vos profondeurs ?
Atomes sans nom perdu dans l’espace,
Nous roulons sans cesse eu flots inconstants ;
Seul le Créateur, devant qui tout passe,
Immuable, plane au-dessus des temps.
Le premier de l'an - Louis-Honoré Fréchette
C'est le premier de l'an ! Allégresse partout !
On s'aime, on se caresse, on s'embrasse, on se choie…
Mais le premier de l'an, pour les petits surtout,
Est un jour d'ineffable joie.
Pour les enfants la vie est un céleste accord ;
Chaque nouvelle année au bonheur les invite :
À cet âge naïf on ne sait pas encor
Combien le temps s'envole vite.
Pour eux point de soucis, nul chagrin n'est profond :
Ces cœurs que rien ne blesse ont en eux leur dictame ;
Et pourtant qui dira ce qui se passe au fond,
Quelquefois de la petite âme ?
Je connais des parents qui, sur leur seuil joyeux,
Ayant vu s'arrêter le spectre au front livide, -
Des sanglots plein la voix, des larmes plein les yeux,
Se penchent sur un berceau vide.
Le pauvre ange est parti, par la mort emporté ;
- Pères qui m'entendez, Dieu vous garde les vôtres ! -
Ils ne blasphèment pas, non, car en sa bonté
Le ciel leur en a donné d'autres.
Tous trois sont là, groupés au milieu de monceaux
De cadeaux radieux, – bonbons, tambours, épées,
Chevaux de bois, soldats de plomb, frêles berceaux
Où dorment de roses poupées.
Oh ! les bons cris de joie ! oh ! la franche gaîté ! …
Doux échappés du ciel, qui donc pourrait décrire
Ce timbre d'innocence et de sérénité
Qui sonne en votre éclat de rire !
Le cœur gonflé, le père ose à peine parler ;
Et, tandis qu'autour d'eux le frais essaim se joue,
La pauvre mère est là, triste, et qui sent couler
Deux grosses larmes sur sa joue.
- Allons, dit le brave homme, en couvrant de baisers
Les petits innocents à la voix de mésanges,
Ces jouets sont à vous ; prenez et divisez
Entre vous trois, mes petits anges…
Or, comme l'on faisait quatre parts, étonné :
- Pour qui, dit le papa, cette autre part entière ?
Et, levant ses grands yeux : – C'est, répondit l'aîné,
Pour petit frère au cimetière !
Nouvelle année - Louis-Honoré Fréchette
Vents qui secouez les branches pendantes
Des sapins neigeux au front blanchissant ;
Qui mêlez vos voix aux notes stridentes
Du givre qui grince aux pieds du passant ;
Nocturnes clameurs qui montez des vagues,
Quand l'onde glacée entre en ses fureurs ;
Bruits sourds et confus, rumeurs, plaintes vagues
Qui troublez du soir les saintes horreurs ;
Craquements du froid, murmures des ombres,
Frissons des forêts que l'hiver étreint,
Taisez-vous ! … Du haut des vastes tours sombres,
La cloche a jeté ses sanglots d'airain ! …
Voix mystérieuse au fond du ciel blême,
Le bronze a sonné douze coups, – minuit !
C'est le dernier mot, c'est l'adieu suprême
Que le présent jette au passé qui fuit.
Minute fatale, insensible étape,
Rapide moment sitôt emporté,
Cet instant qui naît et qui nous échappe
A fait faire un pas à l'Éternité !
Plus prompt que l'éclair ou l'oiseau qui vole,
Ce temps qu'on dépense en vœux superflus,
Ce temps qu'on gaspille en calcul frivole,
Quand on va l'atteindre, il n'est déjà plus !
Un an vient de finir, un autre commence…
Penseurs érudits, raisonneurs subtils,
Vous qui disséquez la nature immense,
Ces ans qui s'en vont, dites, où vont-ils ?
Ils vont où s'en va tout ce qui s'effondre ;
Où vont nos destins à peine aperçus ;
Dans l'abîme abrupt où vont se confondre
Avec nos bonheurs nos espoirs déçus ;
Ils vont où s'en va la vaine fumée
De tous nos projets de gloire et d'amour ;
Où va le géant, où va le pygmée,
L'arbre centenaire et la fleur d'un jour ;
Où vont nos sanglots et nos chants de fête,
Où vont jeunes fronts et chefs tremblotants,
Où va le zéphyr, où va la tempête,
Où vont nos hivers, où vont nos printemps ! …
Temps ! Éternité ! mystère insondable !
Tout courbe le front devant vos grandeurs.
Problème effrayant, gouffre inabordable,
Quel œil peut plonger dans vos profondeurs ?
Atomes sans nom perdus dans l'espace,
Nous roulons sans cesse en flots inconstants :
Seul le Créateur, devant qui tout passe,
Immuable, plane au-dessus des temps.
L’Étrenne du Poète - Théophile Gautier
Pour vous, au jour de l’an, je rêvais quelque étrenne,
Moi, le rêveur obscur, admis à votre cour ;
Un respect prosterné mêlé d’un humble amour,
C’est un mince joyau dans l’écrin d’une reine.
Que peut le ver rampant pour l’étoile sereine,
Le caillou pour la perle, et l’ombre pour le jour ?
L’étoile ignore l’homme, et, de son bleu séjour,
Le soleil ne voit pas la terre qu’il entraîne !
Mais vous, dont la douceur attendrit la beauté,
Parfois de cet Olympe où trône la déesse
Vous abaissez sur nous un regard de bonté.
Et vous respirerez, indulgente princesse,
Ce pauvre grain de nard, mon unique trésor,
Que font brûler mes vers, comme un encensoir d’or.
Étrennes - Mellin de Saint-Gelais
En lieu de mai, de dorure, ou de chaîne
A ce matin premier jour de l'année
Je vous envoie un brin de gui de chêne ;
N'êtes-vous pas richement étrennée ?
Cette façon d'en donner n'est pas née
De moi premier : les vieux Druides sages
En présentaient ce jour pour bons présages.
Oh ! qu'en ce gui tel signe fût compris
(Puisque le glud se fait de ses feuillages)
Que votre cœur du mien dût être pris !
Les étrennes des orphelins I - Arthur Rimbaud
La chambre est pleine d'ombre ; on entend vaguement
De deux enfants le triste et doux chuchotement.
Leur front se penche, encore alourdi par le rêve,
Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève...
- Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux ;
Leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux ;
Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse,
Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse,
Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant...
Chanson d'étrennes - Henri Durand
L'année a fui, voici sa dernière heure !
Et l'an nouveau qui s'ouvre plein d'espoir
Offre un souris au malheureux qui pleure,
Et pour nos jours nous promet un beau soir.
Oh ! maintenant que les amis s'embrassent,
Bravant l'hiver, la neige et les glaçons,
Que je voudrais, sans les nœuds qui m'enlacent,
Vous apporter moi-même mes chansons !
A se fêter tout le monde s'empresse,
Chacun se fait doux ou riches présents ;
C'est dans ce jour encore que la tendresse
Forme à l'envi des vœux pour les absents
Vous ne pourrez accuser mon silence,
Voici pour vous des vers de ma façon,
Beaucoup de vœux et beaucoup d'espérance !...
Mais pour présent je n'ai qu'une chanson.
Lorsque, le soir, mon esprit est en proie
Aux souvenirs qu'il aime à contempler,
Lorsque je songe à ces trésors de joie
Qu'avait pour moi l'an qui va s'envoler,
Alors je rêve à ces heures si belles
Où l'amitié, joyeuse et sans façons,
Nous rassemblait auprès de vous fidèles,
Et s'animait aux refrains des chansons.
Je dis : Pour nous le bonheur vite passe,
Puis dans le cœur il laisse un vide amer ;
De nous sourire, ah ! le temps qui se lasse
Devient bientôt plus sombre avec l'hiver.
— Mais c'est en vain que ce penser m'égare ;
Pour la gaîté j'ai reçu vos leçons :
Peut-être un jour, au son de la guitare,
Pourrai-je encore vous chanter mes chansons.
Oh ! dans mon sein le nom de ceux que j'aime
Reste gravé pour un long avenir ;
Que dans ce jour chez vous il soit de même ;
A votre ami donnez un souvenir !
Nos voix aussi, de loin, quoique effacées,
Comme nos cœurs seront à l'unisson ;
D'ici vers vous voleront mes pensées ;
Pensez à moi, répétez ma chanson.
Voici mon compliment - Guy de Maupassant
En ce joyeux temps de nouvelle année
L’usage prescrit de faire un cadeau.
L’un donne une fleur bien vite fanée,
L’autre un souvenir oublié bientôt.
Moi si de mon cœur suivais la prière,
Perles à vos pieds viendrais apporter,
Mais la bourse, hélas ! est la conseillère
Qu’avant notre cœur il faut écouter.
J’aperçois partout sur vos étagères
Heureux souvenirs, mignons et coquets,
Le troupeau fleuri des choses légères,
Les petits bijoux et les grands bouquets.
Or, ma bourse est vide et mon cœur soupire :
Si même un bouquet voulais vous donner,
Serait si chétif qu’il vous ferait rire
Et que ne pourriez me le pardonner.
Ne puis vous offrir de ces fleurs qui brillent,
Jasmin, rose ou lys, belle dame, mais
Dans mon jardinet chantent et scintillent
Floraisons du cœur, quatrains et couplets.
Ceci j’ai cueilli, c’est fort peu de chose.
Cherchant plus avant autre trouverais
Peut-être, mon Dieu ? Las, mon cœur ? … Je n’ose
Que bien volontiers je vous offrirais.
La Veillée du dernier jour de l'an - Georges Rodenbach
I
C'est encore une année en fuite et qui s'enfonce,
Et qui va s'éteignant dans l'âtre avec la cendre ;
La chambre se recueille et toute elle se fonce ;
Et les reflets, dans le miroir, semblent descendre.
La bûche lentement dans l'âtre se consume ;
La chambre songe, encore un peu enluminée
Par la bûche qui est déjà presque posthume,
Chaleur de la dernière bûche de l'année !
O bûche qui va finir
Toute noircie et calcinée !
Elle fut la branche vivante :
Geste d'ombre qui fait des caresses à l'herbe,
Éventail de feuilles qui s'évente ;
Et la voici qui va mourir !
Elle se tord et s'exacerbe
Pour une minute encor…
Le vent dans la cheminée
S'afflige comme un cor
En sonnant l'hallali de la mourante année
Avec la bûche ? terminée !
L'année aussi avait été
Une branche de notre vie :
Verdure de printemps, suivie
Du feuillage d'or de l'été…
O branche à présent dépouillée,
Se survivant encore un peu
Dans sa robe de feu
Qui sera bientôt robe grise,
Année en fuite, et déjà presque désapprise,
Déjà presque oubliée !
Ainsi les choses vont !
Tout se hâte, trébuche
Dans l'éternité sans fond,
L'année avec la bûche,
La bûche avec l'année.
On entend s'affliger le vent,
Et tout va s'achevant
En un peu de fumée.
II
Souvenirs ! Souvenances !
Le bon été près de la mer :
Travail fécond dans le jour clair
Pour œuvre dès longtemps conçue ;
La mer s'allongeait
Vaste comme mon projet,
Entr'aperçue
Entre les sables blonds des dunes étagées,
Tranquilles éminences
Où des fleurs piquaient leurs dragées.
Dans le cadre de ma croisée
Je voyais partout des chaloupes
Par calmes groupes,
S'approchant avec leurs voiles apprivoisées
Et les gestes de l'équipage.
Allaient-ils atterrir sur ma page ?
La plume mordait comme une ancre.
Je sentais se rythmer mes pensées
Selon les barques balancées ;
Toute la mer flottait dans l'encre !
Souvenirs ! Souvenances !
Les dunes qui s'échancrent
Laissaient apercevoir les vagues, une à une.
Les vagues qui toujours recommencent…
O ce déferlement
Parallèlement !
Moi-même en proie à la lune, comme la mer !
L'âme s'agite et c'est la lune qui la mène ;
Flux et reflux, d'une autre mer, dans l'âme humaine.
III
Souvenirs ! Souvenances !
Après l'été, le bon hiver,
Moins de rayons ? plus de nuances !
Le bon hiver, près de la lampe
A qui son abat-jour met un halo de tulle !
Si calmes jours, si calmes soirs,
Avec des livres, des estampes,
Et le prolongement de soi dans les miroirs !
Et l'on récapitule
L'année où rien n'est arrivé ;
Nul vol d'oiseaux ne s'est défatigué
Sur la maison au toit de tuiles !
O cette vie un peu, un peu trop immobile !
Toujours le même rêve inachevé
Et le même canal au long du même quai ;
Toujours les mêmes livres,
Et aux vitres, toujours les mêmes fleurs de givre.
Année, encor pareille aux autres, qui s'en va…
Hiver, été, printemps, automne ;
Et le ciel monotone…
Trop monotone canevas !
Souvenirs ! Souvenances !
Et tout est refrain de romances !
IV
Encore une nouvelle année :
Encore une bûche allumée !
Dans l'âtre noirci
Le bois pétille, gaîment flambe
(Dans mon cœur aussi) ;
Il ajoute sa flamme à la lampe,
Et les ombres sur le plafond,
En dansant, s'en vont…
Une chaleur neuve s'épanche ;
L'année éclôt comme un dimanche…
Une nouvelle année encor ! …
Le vent dans la cheminée
N'est plus triste comme le son du cor.
Encore une nouvelle année ;
Encore une bûche allumée !
Le Dernier Jour de l’Année - Amable Tastu
Déjà la rapide journée
Fait place aux heures du sommeil,
Et du dernier fils de Vannée
S’est enfui le dernier soleil.
Près du foyer, seule, inactive,
Livrée aux souvenirs puissants,
Ma pensée erre, fugitive,
Des jours passés aux jours présents.
Ma vue, au hasard arrêtée,
Longtemps de la flamme agitée
Suit les caprices éclatants,
Ou s’attache à l’acier mobile
Qui compte sur l’émail fragile
Les pas silencieux du temps.
Un pas encore, encore une heure,
Et l’année aura sans retour
Atteint sa dernière demeure ;
L’aiguille aura fini son tour.
Pourquoi, de mon regard avide,
La poursuivre ainsi tristement,
Quand je ne puis d’un seul moment
Retarder sa marche rapide ?
Du temps qui vient de s’écouler,
Si quelques jours pouvaient renaître,
II n’en est pas un seul, peut-être,
Que ma voix daignât rappeler !
Mais des ans la fuite m’étonne ;
Leurs adieux oppressent mon cœur ;
Je dis : C’est encore une fleur
Que l’âge enlève à ma couronne,
Et livre au torrent destructeur ;
C’est une ombre ajoutée à l’ombre
Qui déjà s’étend sur mes jours ;
Un printemps retranché du nombre
De ceux dont je verrai le cours !
Écoutons !... Le timbre sonore
Lentement frémit douze fois ;
Il se tait... Je l’écoute encore,
Et l’année expire à sa voix.
C’en est fait ; en vain je l’appelle,
Adieu !... Salut, sa sœur nouvelle,
Salut ! Quels dons chargent ta main ?
Quel bien nous apporte ton aile ?
Quels beaux jours dorment dans ton sein ?
Que dis-je ! à mon âme tremblante
Ne révèle point tes secrets :
D’espoir, de jeunesse, d’attraits,
Aujourd’hui tu parais brillante ;
Et ta course insensible et lente
Peut-être amène les regrets !
Ainsi chaque soleil se lève
Témoin de nos vœux insensés ;
Ainsi toujours son cours s’achève,
En entraînant comme un vain rêve,
Nos vœux déçus et dispersés.
Mais l’espérance fantastique,
Répandant sa clarté magique
Dans la nuit du sombre avenir,
Nous guide d’année en année,
Jusqu’à l’aurore fortunée
Du jour qui ne doit pas finir.
Anne-Marie - Nérée Beauchemin
La petite suce son pouce,
Et, pour l'endormir, la maman
Chante d'une voix lente et douce
Quelque chose de bien charmant.
Le lied parle d'une princesse
Qui dort, depuis bientôt cent ans,
Dans un bois où chante sans cesse
Un bel oiseau couleur du temps.
Pour ne rien perdre des merveilles
Que dit ce tant joli vieil air,
Mademoiselle est tout oreilles.
Et, très grand, s'ouvre son œil clair.
La voix de moins en moins sonore
Scande un chant de plus en plus doux :
Mais la bambine ne veut clore
Ses yeux pleins de clairs rires fous.
Pourtant, c'est l'heure où la sorcière
Rôde, et s'en vient, à petits pas,
Jeter du sable à la paupière
Des bébés qui ne dorment pas.
De temps en temps, l'enfant clignote ;
Et petits pieds et petits bras,
Fin orteil et fine menotte,
Frétillent roses sur les draps.
C'est le dernier jour de l'année :
Vers les minuit, quittant son clair
Recoin de crèche illuminée,
Bon Jésus glissera dans l'air.
C'est lui que la petite épie,
C'est lui qu'elle guette en son coin :
L'enfant, un moment assoupie,
A cru le voir venir au loin.
Tout doux, mère tout doux chantonne.
Par le sommeil rapetisse.
L'orbe de la prunelle atone
N'est plus qu'un point presque effacé.
Les pavots capiteux du somme
Distillent leur philtre endormeur :
Les cils mi-clos palpitent comme
L'aile d'un oiseau qui se meurt.
Aux vitres, que la neige frange,
Le givre brode un fin rideau.
Sur les yeux ensommeillés, l'ange
Du soir vient poser son bandeau.
On entend, sous l'auvent qui crie,
La berçeuse aux notes de fer,
Aux sons d'orgue de Barbarie,
Que chante le grand vent d'hiver.
Le riche dort ; les pauvres pleurent.
Qu'il chante haut, qu'il chante bas,
Janvier n'endort pas ceux qui meurent
Sur la paille des noirs grabats.
Dors, enfant, dors, cher petit être !
Toi, que n'éveillent point les bruits
Que fait à la sombre fenêtre
Des loqueteux, le chœur des nuits.
Tu ne sais pas que dans la vie
Rôdent de sinistres passants,
Des Hérodes, monstres d'envie,
Qui massacrent les innocents.
Pourquoi te dirais-je ces choses ?
Pourquoi rompre le charme pur
De ces doux rêves blancs et roses
Qui hantent ton sommeil d'azur ?
Rêve encore longtemps, mignonne,
De ce charmant petit Jésus
Qui, bon an mal an, toujours donne
À mains pleines, comme un Crésus.
Garde tes saintes rêveries,
Enfant, le doute est si troublant :
Crois longtemps encore aux féeries
Des Noëls et des jours de l'An.
À ma petite-fille Emma - Louis-Honoré Fréchette
Viens, mon bébé chéri ! viens vite, je t'attends
Là, sur mon cœur qui bat ; et pardonne si j'ose,
Réchauffant mon automne auprès de ton printemps,
Pencher mon front ridé sur ta frimousse rose.
S'ils veulent effleurer ta lèvre demi-close,
Ne repousse pas trop mes baisers tremblotants ;
Et, tandis que ta tête entre mes bras repose,
Laisse un peu tes trois mois rire à mes soixante ans !
Des souhaits de bonheur c'est la fête, mignonne ;
Partout l'ivresse chante et la gaîté rayonne ;
À la ronde on s'embrasse en un joyeux élan ;
Et, tout vieux que je suis, je sens à ma prunelle
Perler un pleur d'amour, quand ma main paternelle
Se lève pour bénir ton premier jour de l'An !
Pour le nouvel an - Anonyme
Une bonne année
Commence toujours par un baiser.
J’en ai mis deux
Dans le creux de mes mains.
Comme des oiseaux,
Baisers frileux,
Je sens que vous tremblez un peu.
Alors, volez!
Envolez vous baisers
Et posez vous doucement
Au fond du coeur de mes parents
Une année surprise - Anonyme
Une année toute neuve,
C’est comme une surprise
Pour inventer, travailler et danser.
Qu’y aura-t-il demain?
Et après-demain?
Surprise, surprise !
Une année toute neuve,
C’est comme une surprise
Pour rire, grandir et découvrir.
Qu’y aura-t-il demain?
Et après-demain?
Surprise, surprise!
Bonne année - Anonyme
Bonne année.
Il faut que je vous dise
Une jolie surprise
C’est la nouvelle année
Et les gens sont très gais.
Bonne année, bonne santé
Bon printemps, bel été
Doux automne, calme hiver
Ce sont les vœux de la Terre.
Et les miens les voici
De la gaieté pardi.
Bonne année le vent - Anonyme
Bonne année, le vent
Bonne année, maman
Bonne année, le chat
Bonne année, papa
Bonne année, les pierres
Bonne année, petit frère
Bonne année, les fleurs
Bonne année, petite sœur
Bonne année et tout plein de baisers
Nouvelle année - Maurice Carême
Ce poème étant toujours protégé par les droits d'auteur, nous avons décidé de ne pas partager son texte ici par respect pour l'auteur.
Le premier jour de l'an - Pierre Menanteau
Ce poème étant toujours protégé par les droits d'auteur, nous avons décidé de ne pas partager son texte ici par respect pour l'auteur.
J’espère de cette sélection des poèmes les plus beaux et les plus connus sur le jour de l'an vous a plu. Bonne année !
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